Le paludisme grave est associé à une létalité élevée car le traitement antipaludique contrôle les parasites mais ne soulage pas l’inflammation cérébrale qui met en jeu le pronostic vital. Une nouvelle classe d’anti-inflammatoires composée de peptides régulateurs de défense innée (ou peptides IDR) pourrait constituer un traitement adjuvant prometteur.
Même traité dans les meilleures conditions, le paludisme grave reste associé à une létalité élevée car les agents antipaludéens agissent contre le parasite sans soulager l’inflammation qui met en jeu le pronostic vital et aboutit à des crises convulsives, au coma et à des séquelles neurologiques et physiques.
Acthman et coll. ont cherché à savoir si un traitement adjuvant par une nouvelle classe d’anti-inflammatoires, des peptides régulateurs de défense innée ou peptides IDR, pourrait améliorer le paludisme cérébral expérimental dans un modèle murin.
Les peptides IDR sont des analogues synthétiques des peptides de défense de l’hôte (comme les défensines ou les cathélicidines). Comme eux, ils modulent l’immunité innée par de multiples modes d’action, agissant sur la sécrétion des cytokines, la différenciation cellulaire, la suppression des réponses inflammatoires potentiellement néfastes, et ils augmentent en outre les réponses immunes adaptatives.
Les chercheurs ont adapté le modèle murin Plasmodium berghei ANKA du paludisme cérébral expérimental afin qu’il serve de plateforme de dépistage médicamenteux préclinique, cela en combinant une intervention antipaludéenne au stade d’infection établie et des analyses bio-informatiques avancées.
Amélioration de la survie
Ils ont évalué, dans ce modèle de paludisme grave, l’efficacité thérapeutique du peptide IDR-1018, un peptide IDR actuellement utilisé par les vétérinaires pour traiter les infections chez les gros animaux.
Les résultats de l’étude dirigée par Louis Schofield (Université de Melbourne à Parkville, Australie) sont publiés dans « Science Translational Medicine ».
Résultat : par rapport au traitement antipaludéen seul, la co-administration de l’IDR-1018 et des antipaludiques de première ligne améliore la survie des souris infectées et inhibe les réseaux inflammatoires clés associés à la létalité.
Si ces données se confirment chez l’homme, les peptides IDR pourraient procurer un traitement adjuvant anti-inflammatoire pour le paludisme grave et peut-être d’autres maladies infectieuses.
Acthman et coll. Science Translational Medicine, 23 mai 2012.
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