L’ONUSIDA vient de saluer les résultats d’une étude américano-thaïlandaise publiée dans le « Lancet » montrant qu’un traitement préventif quotidien par l’antirétroviral ténofovir permet de réduire de 49 % le risque de transmission du VIH chez les usagers de drogues intraveineuses. La protection était encore supérieure pour les patients les plus observants, en particulier les femmes avec une efficacité de 79 % et les sujets âgés de plus de 40 ans avec un taux de89 %.
L’étude, randomisée et contrôlée versus placebo, menée en collaboration par le ministère thaïlandais de la santé publique, les Centers for Disease Control (CDC) américains et l’administration de l’agglomération de Bangkok, sous la direction du Dr Michael Martin, a inclus 2 413 hommes (80 %) et femmes (20 %) usagers de drogues consultant dans l’une des 17 centres de désintoxication de la ville de Bangkok. Tous étaient séronégatifs pour le VIH à l’inclusion et avaient consommé un produit toxique dans l’année.
Un effet préventif tous azimuts
Entre juin 2005 et juillet 2010, 50 sujets ont présenté une séroconversion VIH, 17 dans le groupe ténofovir et 33 dans le groupe placebo. La survenue d’effets indésirables n’était pas statistiquement différente entre les 2 groupes, même si les nausées étaient plus fréquentes avec le ténofovir.
Aucun cas de résistance n’a été observé lors du suivi. Il est intéressant de noter que, parallèlement, les usagers ont réduit de façon substantielle leur consommation de drogues entre l’inclusion et le 12e mois (de 63 % à 23 %) et le partage de seringues (de 18 % à 2 %).
Une mesure parmi d’autres
Alors que la prise de risques est souvent multiple chez les toxicomanes, à la fois injection de drogues et rapports sexuels non protégés, il est difficile de faire la part des choses entre les séroconversions évitées d’origine parentérale et celles d’origine sexuelle. Il n’en reste pas moins que « le traitement préventif peut jouer un rôle dans le ralentissement de l’augmentation continue de l’infection VIH dans cette population », peut-on lire dans cette étude.
Auteurs et experts de l’ONUSIDA, tous soulignent l’impérative nécessité de ne pas proposer le traitement préventif isolément des autres mesures visant à minimiser les risques. À savoir la mise à disposition de seringues propres, de traitement de substitution aux opiacés, un accès facilité au système de soins, la promotion de l’utilisation de préservatifs, un dépistage facilité du VIH et la suppression de lois punitives. Les CDC réfléchissent d’ores et déjà à la meilleure façon de mettre en œuvre ce nouvel outil en association avec ceux existants.
Lancet, publié en ligne le 13 juin 2013.
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