Une analyse exhaustive de la littérature s’est attachée à évaluer les performances des tests Interferon gamma release assay (IGRA) et l’impact des traitements immunosuppresseurs sur leurs résultats dans le cadre du dépistage de la tuberculose latente avant instauration d’un traitement par anti-TNF chez les patients souffrant de rhumatismes inflammatoires chroniques ou de maladies inflammatoires chroniques intestinales.
Toutes les études ayant comparé au moins deux tests (IDR versus un IGRA, Quantiferon ou T-SPOT ou les 2 tests IGRA entre eux) ont été répertoriées sur Medline, Embase et Cochrane ; 43 ont été retenues, incluant plus de 10 000 patients.
La concordance entre l’Intradermoréaction (IDR) et les IGRA s’est révélée mauvaise dans 15 études et modérée dans 3 autres.
La concordance entre les deux tests sanguins IGRA était également modérée dans 5 études sur 8, mauvaise dans une et bonne dans seulement 2 études.
La réactivation d’une tuberculose latente est l’un des risques majeurs lié à l’administration d’un traitement par anti-TNF, notamment pour les anticorps anti-TNF, ce qui a conduit à mettre en place des procédures de dépistage et des traitements préventifs.
Mais la question des modalités précises du dépistage reste entière : l’IDR, peu spécifique, engendre un certain nombre de faux positifs (et ce d’autant que le seuil retenu a été abaissé à 5 mm), et donc de surtraitements préventifs avec un risque de toxicité et un coût.
Les nouveaux tests sanguins IGRA sont plus spécifiques et exposent donc à moins de faux positifs. Mais ils sont plus chers et non remboursés en ville.
Du fait de l’absence de « gold standard », les recommandations varient d’un pays à un autre et même d’un centre à un autre. D’où l’intérêt porté à cette étude systématique de la littérature comparant au moins deux tests de dépistage de la tuberculose latente.
La concordance entre IDR et IGRA s’est révélée mauvaise, ce qui n’est guère surprenant. Mais de façon plus ennuyeuse, la concordance entre les deux IGRA est très moyenne, ce qui pose bien évidemment un problème important en pratique quotidienne. L’impact des traitements a bien sûr été étudié. S’il n’y a pas d’effet significatif global des immunosuppresseurs sur les résultats des IGRA, la corticothérapie réduit le taux de positivité du T-SPOT et à la limite de la significativité pour le Quantiferon.
Le rôle d’autres facteurs, comme l’influence du pays, n’a pas pu être analysé.
Nous sommes ainsi face à un problème pratique, avec une IDR peu performante et des IGRA pas toujours concordants et dont les résultats peuvent être influencés par la corticothérapie
Locci M et coll., OP0066
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