« C’est la première publication qui montre qu’un score de dépression élevé et un statut cognitif diminué sont deux facteurs associés de manière indépendante à une accélération du déclin cognitif, altérant le fonctionnement de l’individu dans l’exécution des tâches de la vie quotidiennes », expliquent Yaakov Stern et coll. (Université de Columbia, New York), dans le « Journal of Alzheimer’s Disease ».
Des résultats qui mettent au jour l’importance de la reconnaissance de la dépression et de la mise en route de son traitement chez des malades souffrant d’Alzheimer, pour retarder le déclin cognitif et l’entrée dans la dépendance.
517 patients évaluéstous les six mois
L’étude longitudinale a été menée aux États-Unis et en France (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris). Les 517 patients inclus sur une présomption de maladie d’Alzheimer, ont été évalués régulièrement tous les six mois pendant une durée moyenne de 5,5 ans. Le but de l’étude était initialement la recherche des relations entre les aptitudes cognitives et fonctionnelles, sur le long terme, à mesure que la maladie évolue.
Comme pratiquement la moitié des patients présentant une maladie d’Alzheimer souffrent de dépression à un moment ou à un autre, les investigateurs ont recherché aussi le rôle des symptômes dépressifs, et sont parvenus à cette conclusion d’un effet aggravant. « Les résultats montrent que nous devons non seulement évaluer les aptitudes mnésiques et cognitives, mais aussi surveiller la dépression, l’anxiété et les symptômes psychologiques susceptibles d’affecter le pronostic. »
L’incidence de l’Alzheimer continue à grimper aux États-Unis. Selon un rapport de l’« American Alzheimer Association », une personne âgée sur 3 aux États-Unis meurt avec un Alzheimer ou une autre forme de démence. La maladie d’Alzheimer est la sixième cause directe de décès dans ce pays (83 494 décès en 2010), « soit une augmentation de 39 % en dix ans. » C’est la seule des causes majeures contre laquelle il n’y a pas de prévention, ni de possibilité de ralentir la progression.
Les auteurs soulignent que même si l’Alzheimer n’est pas la principale cause de décès, il y contribue dans de très nombreux cas. Une étude dans un échantillon représentatif a montré que c’est la deuxième cause indirecte de décès, après les défaillances cardiaques.
« Journal of Alzheimer’s Disease », 19 mars 2013.
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