Dans la dépression majeure

La stimulation cérébrale profonde a une efficacité

Publié le 24/11/2011
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POUR LES besoins de l’étude, ont été inclus 21 patients qui souffraient d’un syndrome dépressif typique depuis une vingtaine d’années en moyenne. Plus de 16 traitements contre la dépression avaient été tentés. Ces personnes étaient en arrêt de travail de longue durée ou en incapacité de travailler lors de l’inclusion.

Au bout de 12 mois de SCP, 62 % des patients de l’étude présentaient une réduction de 40 % des symptômes ; par ailleurs, 29 % de ceux dont la symptomatologie avait été chiffrée sur l’échelle de Hamilton pour la dépression (ARSD), bénéficiaient d’une réduction de 50 % de leur symptomatologie par rapport à l’inclusion.

« La réduction des scores de la dépression est cliniquement significative. Les patients avaient été mis sous de multiples traitements – des médicaments, l’électroconvulsivothérapie, des psychothérapies – , sans succès », commentent Andres Lozano et Helen Mayberg.

Une évaluation de la sévérité de la maladie a par ailleurs été réalisée avec l’échelle CGI-S (Clinical Global Impression of Severity).

Avant la SCP, 70 % des patients étaient classés comme ayant une forme sévère ou très sévère de la dépression. Après un an, plus de 80 % ressentaient une amélioration et plus aucun des patients n’était considéré comme sévèrement ou très sévèrement déprimé.

Huit des patients ont pu récupérer une activité quotidienne normale : travail, fréquentation de l’école, relations avec la famille et les amis. Deux patients ont été considérés comme étant en rémission.

L’aire visée, la région cingulaire sous-calleuse (aire 25 de Brodmann), est de cette manière validée en tant que zone à cibler pour l’implantation des petites électrodes qui délivrent des impulsions légères de courant (la SCP), notent les auteurs. Cette étude a été réalisée au Canada dans 3 centres. Une étude pivot est en cours à plus large échelle aux États-Unis. Au moins 30 % des dépressions résistent aux traitements actuels.

Journal of Neurosurgery, 18 novembre 2011.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9047