La migraine est la forme de céphalées la plus fréquente chez les enfants et les adolescents. « Les spécialistes oublient souvent le fait que les enfants peuvent présenter d’autres pathologies neurologiques simultanément », indique Ana Potic (Université de Belgrade) au Congrès de l’ENS (23e Congrès de l’European Neurological Society, Barcelone). Et à une fréquence supérieure à la moyenne pour certaines d’entre elles, comme l’épilepsie, la SEP ou des canalopathies. Les AVC chez les enfants migraineux « sont deux fois plus fréquents qu’en association avec les facteurs de risque comme la contraception orale, le tabagisme ou l’obésité ».
Epilepsie chez la moitié du groupe
La chercheuse a présenté une étude longitudinale menée chez 40 enfants (22 filles et 18 garçons), âgés de 11 ans à l’inclusion, souffrant de migraines et d’une comorbidité neurologique.
Sur le suivi de 10 ans, elle constate la survenue d’une épilepsie focale ou généralisée chez 20 d’entre eux. Cet état est fréquemment suivi de paralysies périodiques avec myotonies (6 enfants).
Cinq sujets ont souffert d’un AVC diagnostiqué comme ischémique. Trois autres enfants ont présenté des mouvements anormaux : dystonies paroxystiques, ataxies périodiques. Une SEP est diagnostiquée chez deux enfants et une maladie mitochondriale chez un autre.
Maladie mitochondriale
Des explications physiopathologiques sont évoquées par Ana Potic. Dans le cas de la comorbidité migraine-épilepsie, une cause possible est une modification du transport ionique dans la membrane neuronale, interférant avec l’excitabilité du nerf. Un trouble de l’excitabilité est aussi ce qui peut accompagner une encéphalopathie mitochondriale et la migraine. Le lien entre migraine et AVC se situe probablement au niveau d’une modification du flux sanguin cérébral. Et certaines études mentionnent que la démyélinisation au niveau de lésions du cortex occasionnées par la SEP est susceptible de déclencher une attaque migraineuse.
Le Congrès de l’ENS réunit 3 000 spécialistes à Barcelone. Ils ont mentionné l’importance du poids des troubles neurologiques en Europe, affectant environ 220 millions de personnes. Ces pathologies, dont l’importance est en croissance, ne reçoivent pas assez d’attention des instances publiques, soulignent-ils.
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