Les réflexes ne sont pas complètement automatiques. « Un mouvement normal nécessite un ajustement constant des réflexes par le cerveau, explique le Dr Jonathan Wolpaw, un médecin chercheur au Wadsworth Center. La perte de ce réglage est en grande partie responsable du handicap secondaire à une section de moelle. » D’où l’idée du chercheur de proposer un programme de rééducation au contrôle des réflexes aux patients ayant une section de moelle incomplète. Le projet a obtenu le soutien institutionnel des National Institutes of Health. Leurs résultats préliminaires dans une petite étude chez 13 patients capables de marcher après un traumatisme médullaire (datant de 8 mois à 50 ans) sont plutôt convaincants.
Trois sessions par semaine
À raison de trois sessions d’entraînement par semaine pendant 12 semaines, les chercheurs ont observé une amélioration de la marche dans le groupe encouragé à contrôler leurs réflexes et y parvenant (n=6/9) par rapport à ceux n’y parvenant pas (n=3/9) et au groupe passif (n=4). La vitesse de marche était améliorée de 59 %, avec une démarche plus symétrique.
Objectif : supprimer le réflexe H
Tous les participants présentaient à l’inclusion une spasticité avec handicap à la marche. Le but de l’étude était de voir si ces sujets pouvaient gagner en mobilité en supprimant le réflexe H, ce réflexe induit par une stimulation électrique et non par la percussion du tendon (réflexe T). Pour ce faire, les participants étaient d’abord invités à observer l’ampleur de leurs réflexes sur écran puis à s’entraîner à les supprimer.
En complément de la rééducation classique
Ces résultats alimentent la théorie soutenant qu’il est possible de modifier les réflexes spinaux via l’entraînement. Pour le Dr Wolpaw, ce programme s’inscrit en complément de la rééducation habituelle. L’équipe s’attelle désormais au projet de mesurer la durée des effets positifs. « Quand les patients constatent l’amélioration motrice, ils commencent à faire plus d’exercice et à s’impliquer dans d’autres types de thérapies, souligne Aiko Thomson, co-investigatrice de l’étude. Ces activités semblent avoir des bénéfices additionnels et il sera difficile de les différencier des effets à long terme du conditionnement de réflexe. »
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