On localise tout de suite un portable qui sonne dans une poche ; même sans regarder, on ne traverse pas car on sait qu’une voiture est sur le point d’arriver. Comment arrivons-nous à percevoir l’origine spatiale des sons avec autant de finesse ?
« Pour accomplir ces petits miracles quotidiens, le cerveau a développé un circuit assez performant pour évaluer le tout petit laps de temps qui s’écoule lorsque l’information auditive atteint une oreille puis l’autre. »
L’aspect génial de la structure tient dans une synapse géante, nommée « Calyx of Held » (Calyx pour calice) par ceux qui l’ont décrite au siècle dernier. C’est la plus grande synapse connue dans le cerveau.
Des synapses différentes dans l’aire auditive
Des chercheurs contemporains mettent au jour des mécanismes du fonctionnement de la synapse géante. « La découverte, publiée dans « Nature Neuroscience » pourrait aussi éclairer sous un jour nouveau un certain nombre de troubles psychiatriques. »
Dans l’aire auditive du cerveau, les synapses sont différentes des autres territoires, décrivent Ralf Schneggenburger et coll. D’ordinaire, les neurones ont des douzaines de points de contact et l’information circule au hasard. Dans l’aire auditive, les synapses atteignent des tailles extrêmement grandes, avec des centaines de contacts et sont aptes à transmettre un signal à un seul neurone voisin, et non au hasard.
« C’est pratiquement une communication « peer-to-peer » (pair à pair) entre les neurones. » Le résultat est que l’information est traitée de façon extrêmement rapide, dans une fraction de millisecondes, au lieu des 10 millisecondes habituelles.
Des troubles psychiatriques aussi
En réalisant une analyse génétique chez des souris, les chercheurs ont identifié des protéines membres d’une famille « BMP », responsables de la circulation rapide du signal dans l’aire auditive. Et en imagerie 3D, ils montrent que les protéines BMP sont responsables de la croissance d’une synapse et d’une sélection des synapses en éliminant un certain nombre d’entre elles.
Au-delà de cela, les résultats suggèrent que les protéines BMP jouent un rôle important dans le développement de la connectivité du cerveau. Des troubles psychiatriques tels que la schizophrénie et l’autisme, comportent un développement anormal de la connectivité synaptique dans des régions clefs du cerveau. Les auteurs espèrent trouver un éclairage à ces maladies peu comprises.
Nature Neuroscience, 26 mai 2013.
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