Pour la première fois, des chercheurs sont parvenus à faire régresser un mélanome choroïdien à l'aide d'un nouveau traitement immunologique impliquant des lymphocytes T autologues. Les résultats de leur étude de phase 2 dans le « Lancet Oncology ».
Le mélanome de la choroïde est un type de tumeur très rare, pour lequel il n'existe pas de traitement en cas de métastases. Bien que les immunothérapies (pembrolizumab, ipilimumab) aient démontré leur efficacité dans le mélanome cutané métastastique, il n'y avait pour l'instant pas de preuve qu'elles fonctionnaient également dans le mélanome de la choroïde.
Le Dr Smita Chandran de l'Institut national du cancer des instituts nationaux de la santé (NIH) et ses collègues ont recruté 21 patients de plus de 16 ans, souffrant d'un mélanome oculaire métastatique. Des résections de métastases ont été pratiquées, afin d'utiliser les tissus extraits pour générer in vitro un grand nombre de lymphocytes T autologues spécialisés dans la destruction des cellules cancéreuses.
Les patients ont ensuite bénéficié d'une chimiothérapie (cyclophosphamide 60 mg/kg pendant 2 jours), puis de fludarabine (25 mg/m2 pendant 5 jours) visant à les préparer à une injection intraveineuse unique de lymphocytes T autologues et d'interleukine-2 à haute dose.
Des réponses continues chez 3 patients
Une réponse incomplète au traitement a été notée chez 6 patients, dont 2 répondaient toujours plus d'un an et demi après l'injection. Un autre patient a connu une réponse complète, et répondait toujours au traitement 21 mois après l'injection. Les auteurs précisent que, parmi les 7 patients répondeurs, 3 avaient été préalablement traités par une immunothérapie, sans succès.
Les principaux effets secondaires étaient liés à la chimiothérapie : lymphopénie, neutropénie, et thrombocytopénie, observées dans la totalité des cas. Une anémie a été également diagnostiquée chez 67 % des patients, et une infection chez 29 % d'entre eux.
Ces résultats « remettent en cause la croyance qui veut que les mélanomes de la choroïde soient résistants aux immunothérapies, estiment les auteurs, et soutiennent l'idée de mener de nouvelles recherches [...] l'amélioration de ces traitements basés sur les lymphocytes T autologues est importante pour augmenter le taux de réponses cliniques ».
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