Lors des épisodes de forte chaleur, les médias font la part belle aux conséquences sanitaires directes : hyperthermies, insolations, déshydratation, coup de soleil… Ces symptômes ne sont pas l'objet principal des consultations en ville. En revanche, les risques infectieux associés remplissent les salles d'attente des bords de mer. « En 30 ans de consultation en station, je n'ai pas reçu un patient suite à un malaise lié au soleil ou à la chaleur, explique le Dr Gérard Memmi, médecin généraliste à la Grande-Motte, dans l'Hérault. En cas de malaise ou de coup de soleil, les patients ont recours à l'automédication et les cas les plus graves vont aux urgences. En revanche, les épisodes de fortes chaleurs sont associés à la survenue de cystites, d'otites et d'angines ».
Exerçant à proximité des plages de Vendres, près de Béziers, le Dr Jean-Paul Laval partage l'opinion de son confrère : « les otites, et surtout celles de l'enfant, sont principalement liées aux baignades en eaux douces, affirme-t-il. Au-delà de 35 degrés, il est impossible de garantir un contrôle bactériologique des eaux de piscine. » Au cours d'une saison, les Dr Laval et Memmi constatent aussi de nombreuses pathologies digestives, notamment provoquées par des salmonelles.
Climatisation
Contrairement aux infections ORL, les cystites sont des auto-infections par un germe d'origine digestive. La température des eaux de baignade n'est donc pas en cause, mais leur survenue est en revanche directement favorisée par la déshydratation. Le changement de mode de vie propre aux vacances, notamment en ce qui concerne l'hygiène, constitue un facteur de risque supplémentaire. En ce qui concerne les angines, également fréquentes lors des vagues de chaleur, le Dr Laval formule une autre hypothèse. « Ces épisodes infectieux sont plus souvent dus au contraste thermique chez des gens qui utilisent la climatisation », explique-t-il.
Les messages de prévention des risques infectieux liés aux fortes chaleurs sont simples : éviter les baignades dans les eaux douces trop chaudes et/ou stagnantes, s'hydrater régulièrement et éviter les changements d'atmosphère trop violents.
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