Grosse comme une punaise et vieille comme le monde, la grenouille Gardiner des Seychelles, l’un des plus petits vertébrés terrestre, a trouvé le moyen de compenser ce que la nature ne lui a pas donné. Dépourvue d’oreille moyenne et surtout de tympan, outils minimums de l’audition et de la communication, la minuscule Gardiner n’est ni sourde ni muette. Elle coasse comme les autres, notamment à la saison des amours. « Les animaux ont adapté au cours de l’évolution leur système de communication pour envoyer un signal », explique Renaud Boistel, auteur des travaux publiés cette semaine dans les PNAS. L’équipe multidisciplinaire qu’il dirige a ainsi interposé entre grenouilles mâles et femelles un système d’imagerie Synchrotron qui a permis d’élucider le mystère. Les grenouilles tropicales entendent par la bouche, assurent les auteurs, après avoir éliminé toute autre forme de transmission des sons, osseuse ou pulmonaire.
La bouche joue le rôle d’une caisse de résonance, d’amplificateur, spécifiquement adapté aux fréquences 5 000 hertz émises par les congénères et restitue le son à l’oreille interne. La transmission est facilitée par la diminution des interfaces physiologiques à franchir.
Ces grenouilles sont connues pour vivre dans les forêts tropicales isolées de l’Archipel des Seychelles depuis que les îles, il a quelque 47 à 65 millions d’années, se sont détachées du continent.
Une trace du passé qui aura permis de découvrir un nouveau système d’audition chez les vertébrés tétrapodes.
Renaud Boistel et al. How minute soglossid hear without a middle ear. PNAS. Advance online publication. 2 septembre 2013.
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