L’AUTISME est une pathologie complexe, qui fait l’objet de nombreuses discussions et dont la prévalence a été multipliée par un facteur 15 depuis le début des années 2000. On estime à environ 450 000 le nombre d’autistes en France, dont 100 000 enfants. Sa physiopathogénie n’est pas connue, sans doute multifactorielle mais deux grandes pistes étiologiques sont explorées, génétique et neurodéveloppementale, des facteurs environnementaux pouvant expliquer également l’accroissement de l’incidence de la maladie.
Trois types de troubles.
Les critères diagnostiques de l’autisme faisant consensus sont ceux du CIM 10, et sont constitués par l’association de trois types de troubles :
- des troubles des interactions sociales : l’enfant ne développe pas de relations avec les adultes et les autres enfants, il ne répond pas aux stimuli sonores de l’environnement, ne réagit pas quand on lui tend les bras....Il est seul dans son coin à la crèche, seul dans la cour de l’école maternelle ;
- des troubles de la communication, verbale et non verbale, en général bien repérés par les parents. L’appétence à communiquer et le désir de répondre aux sollicitations des autres sont très altérés. « Chez l’enfant autiste, le regard, les gestes, la réponse au prénom, le langage ou le chantonnement ne sont pas adressés. Dans 80 % des cas, ces enfants n’ont ni langage oral ni langage visuel ou gestuel », précise le Dr Michel Boublil ;
- enfin, élément important du diagnostic, l’enfant autiste a des comportements stéréotypés et/ou des intérêts restreints et répétitifs, bien connus comme les mouvements des mains, mais également répétitifs comme faire tourner les objets. L’enfant manipule les objets de façon particulière, présente un attachement excessif à certains d’entre eux et une intolérance à tout changement de son environnement.
Pas de confirmation avant 2 ans.
En pratique, le diagnostic d’autisme est difficile et ne peut pas être confirmé avant l’âge de 2 ans ; mais son dépistage se fait plus précocement. Ce sont le plus souvent les parents, meilleurs observateurs de leur enfant, qui signalent des symptômes évocateurs et ce, dès les premiers mois de la vie (absence de suivi visuel et de babil notamment). En particulier, si l’enfant n’est pas le premier, les parents notent très tôt une différence dans le comportement, dès avant 6 mois. À 6 mois le nourrisson communique peu, est en retrait, n’échange pas par le regard, n’est pas sensible à l’environnement. Ces signes se rencontrent aussi en cas de troubles de l’audition, de troubles visuels, de carence massive ou d’encéphalopathie, ce qui impose d’adresser l’enfant dans des consultations spécialisées pour un bilan auditif et visuel puis dans un CAMPS (Centre d’action médico-sociale précoce) ou bien vers une consultation neuropédiatrie/pédopsychiatre car ces 2 spécialistes sont impliqués dans l’autisme.
Score CHAT
Chez un enfant de 18 mois, en cas de doute, le score CHAT (Check-list for autism in toddlers) constitue un très bon outil de dépistage. Lorsque l’enfant ne dit ni ne comprend aucun mot, qu’il ne communique pas par le regard ni par le geste (absence de pointer protodéclaratif), qu’il n’a pas d’attention conjointe, ni de jeu symbolique, il faut penser à un autisme, un retard intellectuel, une atteinte sévère du langage ou une surdité. « Un travail mené sur plus de 30 000 enfants a montré que lorsque le test de CHAT réalisé à 18 mois était positif, à l’âge de 7 ans, 85 % des enfants étaient autistes ou présentaient un trouble sévère », conclut le Dr Boublil.
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