L’ÉQUIPE du Pr B. Kreitmann (hôpital de la Timone, Marseille) fait partie des quelques équipes en Europe à avoir l’expérience de l’implantation d’un cœur artificiel chez l’enfant, même chez un tout petit bébé, certes exceptionnelle, mais qui permet d’attendre une récupération ou la disponibilité d’un greffon.
Il faut préciser que chez l’enfant le problème de la greffe cardiaque se pose rarement mais, quand il se pose, c’est avec des caractères particuliers. Les greffons sont encore plus rares que chez l’adulte. En particulier parce que plus l’enfant est jeune, plus l’organe greffé doit provenir d’un donneur d’un âge proche. Il existe parfois des situations où l’on dispose d’un greffon, mais pas de receveur.
Les indications pédiatriques essentielles sont des cardiomyopathies ou des myocardites, liées par exemple à la varicelle ou à la grippe. En revanche, les malformations congénitales sont réparables chirurgicalement pour la plupart et ne nécessitent pas le recours au cœur artificiel.
Bordeaux, Lyon, Marseille et Paris.
Il est possible de mettre en place une assistance circulatoire de courte durée par circulation extracorporelle complète. Cet outil est utilisé en réanimation chez les enfants en défaillance cardiorespiratoire. Une assistance ventriculaire pneumatique paracorporelle est également possible grâce au cœur artificiel extracorporel Excor (Berlin Heart). Ce cœur artificiel pédiatrique a été mis au point en Allemagne en 2002, et la première implantation chez l’enfant à l’hôpital de la Timone a eu lieu en 2004. D’autres centres en France permettent ces assistances circulatoires chez l’enfant, à Bordeaux, Lyon et Paris.
Avec ce dispositif, l’enfant reste hospitalisé en soins intensifs. Chez les adolescents stables sur le plan hémodynamique, la console peut être remplacée par un système ambulatoire, qui confère une certaine autonomie. Les complications possibles sont thromboemboliques et infectieuses. La durée maximale d’assistance circulatoire de ce type a été de trente mois, et huit mois en France.
Décompensation brutale.
Le cœur de l’enfant a une capacité d’adaptation extraordinaire. Une vie tout à fait normale est envisageable avec une fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) de 10 %, mais une décompensation très rapide est possible si la FEVG passe par exemple à 9 %. Il ne faut ainsi pas attendre l’insuffisance cardiaque terminale, où l’on ne peut plus rien faire, pour utiliser l’outil extraordinaire représenté par l’assistance circulatoire en pédiatrie.
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