La délicate notion de la saturation en oxygène optimale qui doit être atteinte et maintenue chez les grands prématurés en période néonatale, a fait l’objet d’une étude, présentée au Congrès annuel des « Pediatric Acadamic Societies » (Washington), et publiée dans le JAMA.
Les chercheurs montrent que l’objectif de saturations comprises dans une fourchette allant de 85 à 89 %, ne donne pas des résultats sensiblement différents en termes de décès et de handicap à 18 mois si on les compare à des saturations se situant entre 91 % et 95 %.
Les très grands prématurés sont monitorés par oxymètre de pouls pendant un certain temps, pour évaluer les besoins en oxygène. Le but est d’en délivrer une quantité suffisante, tout en restant en deçà de la dose toxique pour les tissus et génératrice de stress oxydatif.
1 201 prématurés dans 45 hôpitaux
Barbara Schmidt et coll. (Philadelphie) ont mené une étude randomisée pour déterminer les doses à respecter chez des très grands prématurés, en prenant comme critères d’évaluation les décès et les handicaps à 18 mois. L’étude internationale (Canada, États-Unis, Argentine, Israël, Finlande, Allemagne), menée dans 45 hôpitaux, a recruté 1 201 prématurés, d’âge gestationnel compris entre 23 semaines et 27 semaines et 6 jours. Deux groupes de traitement ont été distingués : saturation entre 85 et 89 % et saturation entre 91 et 95 %. Une alarme se déclenchait en deçà de 86 % et au-delà de 94 %.
Les chercheurs montrent que de cibler des chiffres de saturation plus élevés n’a pas d’effet significatif sur le taux de décès et de handicap moteur ou sensoriel (cognition, retard de langage, perte auditive, rétinopathie ou altérations cérébrales) à 18 mois. Pour prendre l’exemple des décès, on note que « parmi les 585 enfants du groupe où l’on a atteint la saturation le plus basse, 16,6 % sont décédés, comparativement à 15,3 % des 577 nouveau-nés du groupe avec les saturations plus élevées »
La recherche d’une saturation plus basse (dans les limites recommandées) « a pour effet de réduire la durée du besoin en oxygénothérapie, mais n’a pas d’effet significatif sur les autres paramètres de l’évolution, y compris le taux de rétinopathie sévère de la prématurité ».
Face aux résultats divers et souvent divergents des publications, les cliniciens peuvent s’en tenir à une fourchette de saturation entre 85 et 95 % en dehors des périodes d’oxygénothérapie et à 95 % pendant l’oxygénothérapie, estiment Schmidt et coll.
JAMA, 5 mai 2013.
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