« Cibler pharmacologiquement la méthylation H3K27 de l’histone pourrait offrir une stratégie thérapeutique pour les gliomes du tronc cérébral de l’enfant, notre étude en apporte la première preuve de principe », précise au Quotidien le Dr Rintaro Hashizume (chirurgie neurologique, Northwestern University à Chicago).
Les gliomes infiltrants du tronc cérébral ont le plus souvent une évolution rapide et représentent la première cause de mortalité par cancer du cerveau chez l’enfant. Il s’agit d’un cancer rare qui touche surtout des enfants entre 5 et 8 ans. Une cinquantaine de nouveaux cas sont recensés chaque année en France. Inopérables, le seul traitement actuel repose sur la radiothérapie ; mais la plupart des enfants meurent dans les deux ans.
La découverte initiatrice d’une mutation
Une mutation oncogénique, dite K27M, des histones H3 serait présente dans 60 à 80 % des gliomes infiltrants du tronc cérébral. Ces mutations somatiques dans les tumeurs activeraient l’oncogenèse en abaissant la méthylation des histones (les protéines autour desquels l’ADN s’enroule) ; ceci altère le programme épigénétique, et de ce fait l’expression génique dans les cellules du tronc cérébral.
Dans cette nouvelle étude, Hashizume et coll. ont identifié une approche pharmacologique pour contrecarrer cette déméthylation d’histones. Ils montrent qu’un traitement par GSKJ4, un inhibiteur d’une déméthylase d’histone H3, appliqué in vitro sur des cellules cancéreuses (avec mutation K27M) du gliome du tronc cérébral, inhibe la croissance tumorale.
Lorsque ce traitement est administré pendant 10 jours (par voie intrapéritonéale) a des souris porteuses de tumeurs greffées dans le tronc cérébral, la croissance des tumeurs est significativement réduite et la survie est allongée.
Si ces résultats sont prometteurs, un essai clinique n’est pas encore envisagé. « Nous débuterons un essai de phase 1 lorsque nous aurons identifié une molécule pouvant être utilisée en clinique chez les enfants », confie le Dr Hashizume.
L’équipe projette maintenant d’évaluer comment la tumeur est contrôlée au long cours par le GSKJ4, ainsi que par l’association GSKJ4 et radiothérapie. Il n’existe à l’heure actuelle aucune autre approche ciblée pour ce type de cancer.
Nature Medicine, 17 novembre 2014, Hashizume et coll.
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