Jeunes enfants

Troubles du comportement alimentaire

Publié le 24/10/2012
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Néophobie alimentaire

L’alimentation de l’enfant connaît des évolutions majeures dans les premières années de vie. Une période de néophobie alimentaire peut apparaître vers l’âge de 2 ans et persister jusqu’à 8 ans. L’enfant manifeste une sélectivité alimentaire, la diversification était rendue difficile, l’enfant vomissant lorsqu’un aliment inconnu lui est proposé. La prise en charge peut nécessiter une hospitalisation en cas de retentissement sur la croissance qui rend nécessaire une reprise de poids rapide. Les aliments acceptés sont d’abord proposés en quantité suffisante. Une alimentation entérale par sonde nasogastrique peut être nécessaire. Parallèlement, un traitement anxiolytique et anti-émétique est complété par une diversification progressive de l’alimentation et un système de renforcement positif.

Phobie de déglutition

La phobie de déglutition est souvent méconnue. Elle est caractérisée par une prédominance féminine, l’éviction de certains aliments, un amaigrissement secondaire et des symptômes obsessionnels-compulsifs chez cet enfant qui « n’aime pas les morceaux ». La prise en charge consiste en une réintroduction progressive des morceaux, initialement en très petites quantités, associée à une thérapie cognitivo-comportementale. Le traitement médicamenteux qui peut être associé est à visée anxiolytique.

Hypersensibilité à la texture

Certains enfants décrivent une sensibilité particulière à la texture qui lui font craindre de vomir. Afin d’éviter d’être gênée par la texture, ces enfants mélangent systématiquement les aliments à des condiments.

La prise en charge consiste en une diversification progressive, éventuellement très lente en fonction de l’importance de l’angoisse qu’elle génère. Un traitement anxiolytique et une thérapie cognitivo-comportementale complète la prise en charge. Une thérapie familiale peut être proposée.

Entretiens de Bichat. D’après la communication d’A. Bargiacchi (hôpital Robert-Debré, Paris) et de C. Jousselme (INSERM 669, Fondation Vallée, Gentilly).

Dr GÉRARD BOZET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9180