Une nouvelle forme clinique du syndrome pieds-mains-bouche a été individualisée, caractérisée par un exanthème diffus avec des lésions vésiculocroûteuses étendues, volontiers associées à une altération de l’état général ; une hospitalisation est rapportée dans 10 % des cas (1). Cette présentation, fréquemment en lien avec le virus coxsackie A16, peut en imposer pour un syndrome de Kaposi-Juliusberg ou un impétigo bulleux.
Dans la gale, l’ivermectine est aussi efficace chez le nourrisson, à la posologie de 200 microg/kg, répétée 10 jours plus tard. Dans la série de l’équipe de Pascal Joly à Rouen, les nourrissons étaient en moyenne âgés de 10 mois, mais il n’y a pas d’AMM à cet âge.
Une publication de la société française de dermatologie pédiatrique insiste sur la variabilité de présentation de la maladie selon l’âge. Chez les enfants de moins de deux ans, l’atteinte des creux axillaires, du cuir chevelu et palmoplantaire est fréquente. « Il faut traiter systématiquement le visage et le cuir chevelu chez l’enfant, en particulier avant deux ans, ce qui n’était pas fait habituellement », souligne le Dr Plantin.
Dans les dermatoses fongiques, la dermatoscopie peut aider au diagnostic précoce d’une teigne du cuir chevelu. La mise en évidence d’anomalies pilaires, fréquentes, permet, avant le résultat des prélèvements, de faire le diagnostic différentiel avec une pelade.
Dans la dermatite atopique, une méta-analyse confirme clairement que les compléments alimentaires en onagre et bourrache ne sont pas efficaces (2).
L’abandon progressif des perturbateurs endocriniens, notamment du parabène, dans les topiques a conduit à utiliser d’autres conservateurs comme les méthylisothiazolinones (composant du Kathon CG) avec pour conséquence une résurgence d’eczémas de contact.
Hypersensibilisation à un allergène dans le Kawasaki
La physiopathologie de la maladie de Kawasaki est mieux précisée. Il ne s’agit pas d’une maladie infectieuse au sens habituel du terme, mais probablement d’une vascularite d’hypersensibilisation à un allergène qui pourrait être un fongique (Candida albicans) proliférant dans les régions d’agriculture intensive et véhiculé par les vents d’altitude au niveau de la troposphère. Ceci expliquerait la quasi-simultanéité des épidémies dans les différentes régions du monde.
Dans les hémangiomes, pour lesquels le propranolol a représenté une avancée importante, deux facteurs de risque de récidive après traitement sont mis en avant dans un travail de Christine Leauté et Alain Taïeb à Bordeaux : hémangiome avec une composante profonde importante et hémangiome segmentaire. Les essais de traitement par le propranolol dans les hémangiomes de la face se sont soldés par des échecs. La bronchiolite est une contre-indication temporaire absolue, comme le rappelle un cas d’arrêt cardiaque, heureusement récupéré, chez un nourrisson.
Dans le domaine de la télémédecine une étude menée aux États-Unis dans une région pauvre en dermatopédiatres souligne l’intérêt de l’envoi de photos, à condition qu’elles soient adressées à un médecin expérimenté et associées à une anamnèse de qualité.
Selon une étude de cas chez des jumelles, les inhibiteurs de mTOR semblent avoir une certaine efficacité dans la sclérose tubéreuse de Bourneville. « Il reste à définir les possibles applications de l’utilisation de l’évérolimus », note le Dr Plantin.
Les jeux bêtes sur internet concernent aussi les dermatologues. Le « salt and ice », qui consiste à appliquer le plus longtemps possible sur la peau du sel et des glaçons, est responsable de véritables gelures.
Enfin, selon une méta-analyse, les vergetures sont presque aussi fréquentes chez les enfants que chez les femmes enceintes. Elles sont superficielles et s’estompent au fil des ans. Les massages simples sont aussi efficaces que les crèmes.
D’après un entretien avec le Dr Patrice Plantin, CH Cornouaille, Quimper
(1) Mathes EF et al. Pediatrics 2013;132:e149-e157
(2) Bamford JT et al. Cochrane Database Syst Rev. 2013 Apr 30;4:CD004416
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