EN FRANCE, les premiers patients souffrant d’emphysème sévère ont bénéficié de la pose de spirales endobronchiques en 2008. Il s’agissait de réduire le volume pulmonaire emphysémateux en introduisant, sous anesthésie générale, une tige en nitinol à mémoire de forme spiralée à l’aide d’un cathéter mis en place dans un fibroscope bronchique. Une fois déroulée, la spirale emprisonne le poumon emphysémateux.
Une première étude hollandaise de faisabilité, sur 16 patients, a été publiée en 2012 (1). Elle concluait que cette technique était très prometteuse dans l’emphysème sévère. « Nous avons présenté les résultats de 70 patients inclus dans l’étude de faisabilité européenne et qui présentaient un emphysème bilatéral, lors du Congrès de pneumologie de langue française (CPLF), détaille le Pr Gaëtan Deslée. Ils seront bientôt publiés ». Neuf à onze spirales étaient placées par procédure. « Elles sont probablement responsables de la réduction du lobe traité et du regain d’élasticité des tissus limitant la distension thoracique, notamment à l’effort », rajoute G. Deslée.
Sur les 70 cas rapportés pour l’instant, on note, à 6 mois et 1 an, une augmentation du VEMS de l’ordre de 15 %, une diminution moyenne de 0,6 litre du VR, et surtout une augmentation de la capacité d’exercice avec une augmentation de 45 mètres en moyenne sur le test de marche de 6 minutes.
«Il y a des patients répondeurs et d’autres qui le sont moins. Les meilleurs répondeurs semblent ceux qui étaient initialement le plus distendus », remarque le Pr G. Deslée.
Peu de complications.
Le taux des complications à 30 jours est faible : 3,6 % de pneumothorax, 7 % d’exacerbations de BPCO, 0,7 % d’hémoptysies, 6 % de pneumonies, aucun cas d’insuffisance respiratoire, aucun décès à 1 an. « Ce taux de complications est nettement inférieur comparé à celui des techniques chirurgicales de réduction de volume », précise G. Deslée.
Un dossier a donc été déposé au ministère de la santé pour un soutien de financement dans le cadre des thérapeutiques innovantes et coûteuses (STIC). « Après acceptation, nous allons pouvoir commencer une étude randomisée (REVOLENS) dans dix centres en France », déclare G. Deslée. Cent patients participeront à cet essai et les premiers seront inclus en mars 2013 en deux bras : traitement médical seul versus traitement médical + réduction volumique par spirales. Le critère d’évaluation principal sera l’amélioration à 6 mois de la capacité à l’exercice, notamment une augmentation de 54 mètres à la marche de 6 minutes. Une étude médicoéconomique sera parallèlement effectuée qui permettra d’évaluer le rapport coût/utilité de la technique.
Tous les renseignements concernant l’étude REVOLENS (coordonnés des centres investigateurs…) sont sur le site www.euroemphysema.com.
D’après un entretien avec le Pr Gaetan Deslée, service de pneumologie, CHU de Reims.
(1) Slebos DJ et coll. Chest 2012;142(3):574-82.
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