Les questions à se poser
• Le sujet présente-t-il des symptômes évocateurs ?
Une toux chronique ou une expectoration chronique qui dure depuis 2 ou 3 mois, une dyspnée persistante ou progressive qui s’aggrave lors d’un exercice physique ou au décours d’une bronchite. La BPCO peut être découverte aussi lors de la mesure du débit expiratoire de pointe ou du VEMS qui sont diminués.
• Le sujet a-t-il exposé à des facteurs de risque ?
Les facteurs de risque sont essentiellement représentés par le tabac et les irritants d’origine professionnelle.
Le tabac : consommation supérieure à 20 paquets/années chez l’homme et 15 paquets/années chez la femme, associé ou non à la prise de cannabis.
Une exposition professionnelle : toxiques irritants (silices, poussières de charbon, moisissures, poussières végétales…).
Ce qu’il faut faire
Confirmer le diagnostic.
L’exploration fonctionnelle respiratoire doit confirmer le trouble ventilatoire obstructif (TVO) qui se dépiste par la réalisation d’une courbe débit/volume forcée (avec mesure du VEMS et de la capacité vitale forcée – CVF –) associée à la manœuvre de la capacité vitale lente (CVL). Après administration d’un bronchodilatateur, la spirométrie montre un rapport VEMS/CVF ‹ à 70 %.
Éliminer les autres diagnostics.
L’asthme est le diagnostic différentiel le plus difficile à éliminer, d’autant que asthme et BPCO peuvent être associés. La survenue avant 35 ans des symptômes, l’essoufflement nocturne avec des sifflements sont en faveur d’un asthme alors que l’aggravation progressive de la dyspnée, le tabac et la variabilité de la symptomatologie et de la mesure du débit expiratoire de pointe d’au moins 20 % sont en faveur d’une BPCO.
La radiographie de thorax doit être systématique afin d’éliminer une anomalie cardiaque ou pulmonaire, voire une tuberculose sur un terrain à risque.
Évaluer la sévérité et le retentissement de la BPCO.
La sévérité de la maladie s’évalue sur plusieurs critères, les critères symptomatiques comme l’incapacité liée à la dyspnée et l’intolérance à l’exercice physique, et les comorbidités associées.
Impliquer le patient dans la prise en charge.
Après évaluation initiale et annonce du diagnostic, la prise en charge thérapeutique et les modalités de suivi sont définies et discutées avec le patient. La prise en charge s’effectue selon le degré de gravité et le stade de sévérité de la BPCO (4 stades établis en fonction du VEMS).
Les objectifs thérapeutiques sont :
- de prévenir la progression de la maladie par l’arrêt de l’exposition aux facteurs de risque en particulier au tabac ;
- de soulager les symptômes cliniques par des bronchodilatateurs de courte durée d’action et de longue durée d’action ;
- de vacciner contre la grippe et le pneumocoque ;
- de demander une ALD ;
- de demander l’avis d’un pneumologue et d’une consultation dédiée selon le stade (nécessité d’une réhabilitation respiratoire et/ou une oxygénothérapie aux stades avancés de la maladie).
Ce qu’il faut retenir
• L’arrêt du tabac et/ou l’exposition aux irritants d’origine professionnelle est fondamental après l’annonce du diagnostic de BPCO.
• Le traitement symptomatique est constitué par les bronchodilatateurs oraux. Il n’y a pas d’indications pour les corticoïdes inhalés.
• L’adhésion du patient est un élément clef de la prise en charge.
• L’éducation thérapeutique est essentielle à tous les stades de la maladie.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024