Le Collège des pneumologues des hôpitaux généraux (CPHG) regroupe les pneumologues exerçant dans les services de pneumologie des centres hospitaliers (CH) et apparentés (ESPIC, hôpitaux militaires), qui prennent en charge près de la moitié des patients souffrant de cancer bronchique primitif (CBP).
Vingt ans après KBP-2000-CPHG, et dix ans après KBP-2010-CPHG, le CPHG a lancé une nouvelle étude prospective, observationnelle, multicentrique qui a pour objectif principal d’estimer la mortalité à un an et jusqu’à cinq ans après le diagnostic d’un cancer bronchique primitif. Elle porte sur tous les nouveaux cas de cancers bronchiques primitifs diagnostiqués du 1er janvier au 31 décembre 2020 et pris en charge dans les CH et apparentés. « En 2000, 137 centres avaient participé à l’étude. En 2010, ils étaient 104 et cette année, à cause des restructurations, 100 centres devraient participer. Nous pensons recruter davantage de patients. Nous demandons aux centres d’être exhaustifs et d’inclure tous leurs patients pour avoir la photographie la plus fidèle possible de ce qui se passe, a déclaré (1) le Dr Didier Debieuvre (président du CPHG, Mulhouse). Toute la difficulté est d’avoir le moins de perdus de vue possible. En 2010, il y en avait très peu. On a pu recueillir les données sur la mortalité à cinq ans pour 97 % des patients inclus. »
Les objectifs secondaires consistent à décrire la population et à comparer les caractéristiques des patients, celles de la tumeur ainsi que les taux de survie par rapport à ceux des années précédentes. « Cette étude va permettre de recueillir des données de vie réelle sur le cancer bronchique primitif et son évolution en 10 et 20 ans avec un effet baromètre sur la population prise en charge dans les CH », explique le Dr Debieuvre.
L’âge moyen des patients à l’inclusion en 2000 était de 64,3 ans et de 65,5 ans en 2010. Si les femmes correspondaient à 16,0 % de la population en 2000, leur taux atteignait 24,3 % en 2010.
« Même si le pronostic reste sombre, la survie globale à cinq ans, tous stades confondus, avait bien augmenté entre 2000 et 2010 passant de 10,0 % à 12,7 % et on espère avoir aujourd’hui, un saut supplémentaire beaucoup plus important grâce aux nouveaux traitements. »
Les résultats de l’étude KBP-2010-CPHG montraient également une modification des caractéristiques liées au cancer du poumon depuis l’année 2000, avec notamment une augmentation de la proportion de femmes, de sujets n’ayant jamais fumé et d’adénocarcinomes.
Un volet sur les stratégies thérapeutiques
ESCAP-2020-CPHG est une étude ancillaire longitudinale de KBP-2020-CPHG, qui fait suite à ESCAP-2011-CPHG. Elle a pour objectif de décrire, en vraie vie, la stratégie thérapeutique mise en œuvre dans les trois premières années suivant le diagnostic. « On n’exclut pas d’aller au-delà de trois ans, à condition d’avoir les financements… car les patients vivent aujourd’hui plus longtemps avec leur cancer bronchique, ajoute le Dr Debieuvre. ESCAP-2020-CPHG permettra ainsi de mesurer les progrès liés à l’apport des nouvelles stratégies thérapeutiques (thérapies ciblées, immunothérapie) qui ont révolutionné la prise en charge des patients depuis dix ans. En 2010, on avait inclus 7 051 patients dans l’étude KBP-2010-CPHG et 3 943 patients dans l’étude ESCAP-2011-CPHG. Cette année, on s’est fixé comme objectifs : 10 000 patients dans KBP-2020-CPHG et 6 000 dans ESCAP-2020-CPHG. »
Les premiers résultats concernant la description de la population, les caractéristiques de la tumeur et les traitements de première intention étaient attendus pour le premier semestre 2021. Une analyse intermédiaire sera réalisée sur les données disponibles trois ans après le début du recueil des données.
Entretien avec Dr Didier Debieuvre, président du CPHG, Mulhouse
(1) Cet entretien a été réalisé avant la crise Covid-19
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?