La Fédération française de pneumologie (FFP) tiendra le 24 mai une réunion sur les exacerbations. « Notre volonté est de réfléchir aux pistes d’amélioration de la prise en charge à toutes les étapes. Nous allons d’abord soulever des questions liées aux exacerbations débutantes : peut-on les prévenir et comment ? Comment les identifier précocement, comment éviter l’hospitalisation ? », indique le Pr Housset, président de la FFP, en précisant qu’une réunion préparatoire sur ce thème des exacerbations sera organisée le 4 avril par la SPLF.
Une de ces pistes visera à s’inspirer du modèle mis en place par le réseau parisien sphèreS. « Il s’agit d’un réseau de médecins généralistes urgentistes qui, pour des situations aiguës (pneumonie, douleur thoracique par exemple), a mis en place des protocoles de prise en charge et une logistique visant à éviter l’hospitalisation. Cette approche pourrait être déclinée pour les exacerbations de BPCO. C’est une des réflexions en cours sur le sujet à la HAS », explique le Pr Housset.
En s’inspirant de publications anglo-saxonnes, l’objectif est aussi de réfléchir à la mise en place de « check-lists » à l’entrée et à la sortie de l’hospitalisation. « Un travail est actuellement coordonné au sein de l’AP-HP par le Pr Gérard Huchon pour optimiser la prise en charge hospitalière des exacerbations. Une option serait de s’assurer, par exemple, que le patient voie systématiquement un pneumologue dans les 48 premières heures de son hospitalisation. Puis, avant sa sortie, de s’assurer qu’il bénéficie d’une prise en charge organisée à son domicile. Le circuit du patient lors de cette phase hospitalière a également été bien décrit dans un travail réalisé par les pneumologues du Collège des hôpitaux généraux ».
Un troisième volet de réflexion portera sur les modalités de retour à domicile, notamment sur le programme PRADO de l’assurance-maladie. « Ce programme, visant à organiser le retour à domicile, a été mis en place initialement pour le post-partum. La CNAM souhaite désormais l’étendre à d’autres domaines, dont la BPCO. En effet, près de 40 % des patients qui sortent de l’hôpital sont réhospitalisés dans les six mois. Et 50 % de ces réhospitalisations sont de cause respiratoire. L’objectif serait de mettre en place, pour le patient BPCO qui rentre chez lui, un programme de coordination faisant intervenir divers acteurs de soins : médecin généraliste, kinésithérapeute, infirmier, prestataire de service à domicile et, cela va de soi, pneumologue. Il sera important de préciser la place et le mode de rémunération de chacun dans ce dispositif », indique le Pr Housset.
La réunion du 24 mai, à laquelle seront invités les différents acteurs impliqués, aura lieu à l’Hôpital Cochin et « promet donc d’être riche en réflexions, discussions et, souhaitons-le, en propositions novatrices sur l’organisation des soins », souligne le président de la FFP.
D’après un entretien avec le Pr Bruno Housset.
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