APRÈS Grazax, premier extrait allergénique de pollen de graminée (fléole des prés) sous forme de lyophilisat oral, un deuxième traitement de désensibilisation oral (comprimé) de la rhinite allergique a été mis à la disposition des patients et des médecins l’année dernière : Oralair, qui contient un extrait allergénique de cinq pollens de graminées (dactyle aggloméré, flouve odorante, ivraie vivace, pâturin des prés et fléole des prés). « Nous disposons de toute une gamme de traitements pour les patients ayant une rhinite allergique aux pollens de graminées, dont l’efficacité a été établie contre placebo sur la base de plusieurs études cliniques solides (adultes et enfants de plus de 5 ans) dont certaines ont inclus près de 700 patients suivis pendant plus de cinq ans », note le Pr Alain Didier.
L’efficacité de ces traitements oraux a été prouvée sur les symptômes, ainsi que sa persistance à la fois sur les signes cliniques et sur la consommation de médicaments. Une rémanence de l’effet a également été observée.
« Pour le patient, c’est un réel progrès. Ces médicaments s’achètent en pharmacie. La dose délivrée est toujours la même, ce qui n’était pas le cas avec les suspensions », précise le Pr Didier. En pratique, le traitement est indiqué en deuxième intention chez les patients ayant une symptomatologie imputable à une allergie aux pollens de graminées avec confirmation diagnostique par un test cutané et/ou la présence d’IgE spécifiques aux pollens de graminées. Le traitement doit être débuté au moins quatre mois avant la période pollinique et poursuivi jusqu’à la fin de la saison. L’obtention d’un effet rémanent à l’arrêt de l’immunothérapie nécessite de traiter les patients trois années consécutives. Les effets secondaires sont fréquents mais bénins, essentiellement locaux (buccaux), modérément gênants et transitoires (taux d’arrêts liés aux effets secondaires : 3 à 5 %).
«La prescription de ces traitements, qui concernent potentiellement 100 000 patients par an, s’appuie sur un bilan allergologique préalable, c’est un problème face à la baisse régulière du nombre des allergologues », estime le Pr Didier, tout en soulignant le faible taux de remboursement (15 %).
Le domaine de la désensibilisation a donc beaucoup bougé dans la rhinite allergique aux pollens de graminées. Parmi les voies de développement possibles : l’asthme et l’allergie aux acariens. « Réaliser des études dans ce domaine est nettement plus complexe, regrette le Pr Didier. Pourtant il est établi que la désensibilisation modifie la réactivité bronchique, élément essentiel de la maladie asthmatique. Une étude évaluant l’impact de la désensibilisation des patients ayant une rhinite allergique sur la prévention de l’asthme est en cours ».
D’après un entretien avec le Pr Alain Didier, CHU de Toulouse.
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