CIMZIA est le fruit de la pégylation d’un fragment Fab d’anticorps humanisé recombinant dirigé contre le TNF alpha, le certolizumab pegol, qui vient d’être commercialisé en France dans le traitement de la PR active. Le rapport bénéfice/risque de Cimzia a été démontré par les essais Rapid 1 et 2, en monothérapie ou en association au méthotrexate, sur les critères cliniques, la réduction de la progression des lésions anatomiques, la réduction du handicap fonctionnel et la qualité de la vie. L’étude Realistic a confirmé le bénéfice thérapeutique de Cimzia, en cas d’échec d’un ou deux autres anti-TNF. Enfin, deux méta-analyses ont montré que l’efficacité de Cimzia était au moins équivalente à celle des autres anti-TNF alpha.
Un développement clinique qui se poursuit.
Comme l’a souligné le Dr J. M. Joubert, directeur des affaires gouvernementales UCB-Pharma, le développement de Cimzia dans la PR va connaître d’autres développements : ainsi l’étude Eclair, menée à l’hôpital et en ville par 250 praticiens et sur 750 patients, a pour objectif d’évaluer l’impact de Cimzia sur la morbi-mortalité, le handicap, la qualité de vie, tout en relevant les effets indésirables. L’étude permettra également d’analyser les modalités de prescription, les conditions d’utilisation et l’impact du traitement sur le recours aux soins et aux services de santé. Enfin une étude multicentrique, mondiale, randomisée, en double aveugle va comparer Cimzia et Humira chez plusieurs centaines de patients présentant une PR sévère à modérée, ne répondant pas bien au méthotrexate et n’ayant jamais pris d’anti-TNF (les traitements, associés au méthotrexate, seront prescrits pendant douze semaines ; si le traitement initial est efficace il sera poursuivi pendant deux ans et, dans le cas contraire, on procédera à un switch d’anti-TNF.
Le Pr R. M. Flipo (Lille) insiste sur le fait que ces recherches auront aussi pour objectif de confirmer l’intérêt d’un contrôle rapide de la maladie pour améliorer le pronostic à long terme et de préciser le rôle de Cimzia dans cette stratégie.
À côté de la PR, de nouvelles indications du certolizumab pegol sont à l’étude, dans la spondylarthrite et les rhumatismes psoriasiques (résultats attendus début 2012). En revanche, les exigences de l’EMEA ont conduit UCB à renoncer au développement dans la maladie de Crohn… alors que le produit a acquis cette indication aux États-Unis et en Suisse, notamment…
D’autres candidats.
Mais le portefeuille d’UCB en rhumatologie ne se limite pas au certolizumab, loin de là. Ainsi, un autre anticorps monoclonal, l’epratuzumab, est en phase III dans le lupus (il s’agit du premier médicament dans cette pathologie depuis plus de cinquante ans). Un anticorps anti-IL6 (olokizumab) est en phase II dans les PR ne répondant pas aux autres anti-TNF alpha.
Enfin, une molécule issue de la recherche UCB et co-développée avec Amgen pourrait transformer la prise en charge de l’ostéoporose : le CDP 7851 qui est un anticorps antisclérostine, agent de reconstruction osseuse, totalement original et très prometteur (résultats supérieurs à ceux de deux comparateurs actifs et augmentation significative de la masse osseuse, selon des résultats préliminaires).
On le voit, la rhumatologie devrait largement contribuer au développement d’UCB qui, après avoir frôlé la catastrophe, est en passe de faire bien des jaloux dans l’industrie pharmaceutique.
(1) Conférence de presse organisée par UCB-Pharma, à Paris.
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