Chez le sujet arthrosique

La prise en charge non médicamenteuse doit occuper une place de choix

Publié le 02/10/2014
Article réservé aux abonnés
1412212375549754_IMG_137388_HR.jpg

1412212375549754_IMG_137388_HR.jpg
Crédit photo : PHANIE

Toutes les recommandations internationales le confirment : la prise en charge non pharmacologique de l’arthrose est indissociable du traitement médicamenteux.

De fait, l’OARSI (société internationale de recherche sur l’arthrose), l’EULAR (Ligue Européenne contre le Rhumatisme), le Collège américain de rhumatologie, mais aussi les recommandations des orthopédistes et des kinésithérapeutes mettent en exergue la nécessaire association des mesures hygiéno-diététiques aux traitements médicamenteux : antalgiques, AINS, infiltrations, anti-arthrosiques d’action lente (AASAL), gels, pommades... « L’arthrose est une maladie grave et sérieuse qui survient chez des patients de plus en plus jeunes : il n’est plus rare de voir des patients de 40 ans atteints de cette maladie. En dehors du vieillissement, l’obésité et les traumatismes sont deux grands facteurs de risque d’arthrose », souligne le Pr Francis Bérenbaum, chef du service de rhumatologie de l’hôpital Saint-Antoine. Au total, 10 millions de Français souffrent d’arthrose ; 50 % des patients ont moins de 65 ans.

Or, l’arthrose est une maladie qui tue de façon indirecte. Les douleurs qu’elle engendre empêchent souvent le patient de pratiquer une activité physique régulière. Cette sédentarité entraîne souvent des complications (maladies cardiovasculaires, diabète, hypercholestérolémie...).

Vers un traitement personnalisé

Toutefois, il n’y a pas une mais des arthroses. « L’arthrose post traumatique est, par exemple, différente de celle du syndrome métabolique (survenue chez un patient obèse, atteint de diabète, d’hypertension ou d’hypercholestérolémie). De même, les patients obèses ayant un syndrome métabolique n’ont pas le même type d’arthrose que les obèses n’ayant pas de syndrome métabolique. De plus en plus, nous nous orientons vers une prise en charge personnalisée et globale de l’arthrose (traitements médicamenteux, chirurgicaux, mesures hygiéno-diététiques, appareillages médicaux, kinésithérapie, cures thermales...) prenant en compte ces différents phénotypes », précise le Pr Berenbaum.

Les traitements pharmacologiques, mais aussi, non pharmacologiques doivent donc être adaptés à chaque patient. « La prise en charge non médicamenteuse de l’arthrose d’un sportif de haut de niveau, d’un carreleur ou d’une personne obèse ayant un syndrome métabolique ne sera pas la même. Pour un patient obèse et/ou ayant syndrome métabolique, la première étape consiste, par exemple, en une perte de poids. Ce qui ne sera pas recommandé pour un patient de poids normal. Toutefois, une chose est sûre : quel que soit le type d’arthrose, l’exercice physique régulier (marche, natation, vélo...) est indispensable. Il faut donc soulager les douleurs pour que le patient puisse être en mouvement, au quotidien », conclut le Dr Berenbaum.

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Le Quotidien du Médecin: 9353