Spondylarthropathies : un observatoire nommé DESIR
Sept cent huit patients souffrant de rachialgie inflammatoire évocatrice de spondylarthropathie récente (dont la durée des symptômes est inférieure à 3 ans et supérieure à 3 mois) ont été recrutés dans 25 centres français pour être suivis sur 5 à 10 ans. Cette cohorte, DESIR, coordonnée par le Pr Maxime Dougados (hôpital Cochin, Paris), a permis la constitution d’une sérothèque (sérum, ADN, ARN), d’une base d’imagerie et le recueil de données génétiques. Ainsi, à court terme, l’on devrait savoir par exemple si une anomalie à l’IRM chez un patient symptomatique est prédictive à cinq ans de lésions structurales identifiées par la radiographie. Des renseignements précieux à l’heure où se dessine une approche préventive de la maladie…
CACTUS, photographie de la goutte en France
Près de 3 000 (2 812) patients souffrant d’une goutte (facteur de risque cardiovasculaire indépendant) ont été inclus pour cette étude observationnelle multicentrique française : 23 % avaient des antécédents familiaux, 65 % étaient hypertendus, 58 % avaient une dyslipidémie, 47 % étaient en surpoids ou obèses, 22 % avaient un diabète de type 2, 10 % une pathologie cardiovasculaire ischémique, 7 % une insuffisance cardiaque congestive et 9 % une insuffisance rénale chronique. Par ailleurs, 47 % consommaient de l’alcool, 27 % de la bière.
Dans 96 % des cas d’arthrite monoarticulaire, une hyperuricémie (environ 85 mg/l) confirmait le diagnostic clinique de goutte. Enfin, seuls 21 % des patients sous traitement de fond (allopurinol essentiellement) avaient une uricémie à l’objectif, inférieure à 60 mg/l.
Une forme sécable pour le bon usage de la colchicine
La colchicine est le traitement de référence de la crise de goutte et de la prévention des accès goutteux lors des premiers mois du traitement de fond. Le schéma de prescription de base (3 mg en 3 prises le premier jour, 2 mg en deux prises les deuxième et troisième jours, 1 mg le quatrième jour et les suivants pour la crise ; 1 mg par jour les six premiers mois du traitement de fond pour la prévention des accès goutteux) peut et doit être adapté en fonction de la précocité de la prise en charge, de la tolérance, et d’un certain nombre de facteurs de toxicité (âge, fonctions rénale et hépatique). Un comprimé contient 1 mg de colchicine et la forme sécable devrait faciliter le bon usage de la molécule.
Des prothèses de genou « hypoallergéniques »
Aesculap AS Advanced Surface est une nouvelle gamme de prothèses de genou dont le revêtement (7 couches successives), apposé sur l’alliage chrome-cobalt constitutif de la prothèse, permet de réduire de 98 % le relargage des ions métalliques qui la compose. Une allergie au nickel, au chrome ou au cobalt en effet peut expliquer la survenue de réactions cutanées, de douleurs invalidantes ou d’un descellement aseptique de prothèse, obligeant à une reprise de l’arthroplastie… Par ailleurs, le nitrure de zirconium de sa surface, une céramique d’une très grande dureté, permet de réduire de 65 % l’usure de la prothèse par rapport à un produit non revêtu.
Post-inscription pour un anti-TNFα, Cimzia
L’étude ECLAIR permettra d’observer pendant trois ans les effets d’un anti-TNFα (Cimzia, liste I) sur la santé de 750 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde en termes de morbimortalité, handicap, qualité de vie et sécurité sanitaire, ainsi que les conditions d’utilisation dans la vie réelle et l’impact économique. Validée par la HAS, prospective, multicentrique (250 rhumatologues en ville et à l’hôpital), cette étude de « post-inscription » (désormais obligatoire pour les nouvelles molécules) est différente d’une étude de phase IV après commercialisation, qui mesure les effets au long cours du médicament.
Ranélate de strontium (Protelos) : arthrose et ostéoporose
Arthrose. Un essai international (18 pays, 98 centres), randomisé, contrôlé en double aveugle, vient d’évaluer l’efficacité du ranélate de strontium (Protelos), à la dose de 1 à 2 g/jour et sur 3 ans, chez 1 371 patients ayant une gonarthrose. Les résultats présentés dans le cadre du Congrès européen sur l’ostéoporose et l’arthrose (IOF-ECCEO à Bordeaux) sont favorables sur le plan anatomique (pincement articulaire significativement réduit, avec un p = 0,018) et sur la symptomatologie (le score de WOMAC, qui prend en compte douleur, raideur et handicap fonctionnel, est significativement amélioré, p ‹ 0,05).
Ostéoporose. Par ailleurs, l’Agence européenne du médicament a confirmé (en mars 2012) l’indication de Protelos pour le « traitement de l’ostéoporose chez la femme ménopausée. Protelos réduit le risque de fractures vertébrales et de la hanche ». Toutefois, afin de réduire le risque d’événements thromboemboliques veineux (EVT), l’usage du médicament est désormais contre-indiqué chez les patientes ayant des antécédents d’EVT, ainsi que chez les patientes immobilisées de façon temporaire ou définitive. L’indication à poursuivre le traitement de personnes à risque d’EVT doit faire l’objet d’une réévaluation par le médecin au cas par cas.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
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