Une aide potentielle

La testostérone testée dans l’insuffisance cardiaque

Publié le 19/04/2012
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Crédit photo : S TOUBON

« NOUS NE VOULONS pas que les patients et ceux qui les aiment se précipitent pour acheter des suppléments de testostérone sur internet ou que les médecins interprètent mal nos résultats » :  la prudence du Canadien Justin Ezekowtiz (Université d’Alberta, Edmonton) est claire. De quoi s’agit-il ? D’un travail publié par son équipe dans « Circulation Heart Failure », selon lequel la testostérone améliore la capacité à l’effort de sujets insuffisants cardiaques, ainsi que le stade de la classificaiton NYHA.

Ce travail a consisté à faire l’analyse de quatre études randomisés conduites chez 198 patients (84 % d’hommes, d’un âge moyen de 67 ans) présentant une insuffisance cardiaque modérée à sévère et qui ont reçu de la testostérone sous forme d’injections, de patchs ou de gel.

Résultat : par raport aux sujets sous placebo, ceux qui ont reçu de la testostérone avaient une amélioration de 50 % du test de marche en six minutes.

Stade de la classification de la NYHA.

Dans deux des études, on a constaté une amélioration d’un ou deux stade de la classificaiton de la NYHA chez 35 % des patients sous testostérone contre 9,8 % des patients sous placebo. ll a été constaté un gain rapide et durable (au moins un an) de la masse musculaire et de l’endurance squelettique.

A noter qu’on a noté des amélioraitons semblables dans une des études qui a porté uniquement sur des femmes, qui ont reçu de moindres doses de testostérone.

« L’amélioration de la capacité d’exercice a été notée dans toutes les études. Par rapport aux patients sous placebo, la différence a été claire », indique Justin Ezekowtiz.

Si ces résultats sont confirmés dans des essais cliniques plus importants - que les auteurs estiment nécessaires - le traitement par testostérone pourrait être un des premiers traitements de l’insuffisance cardiaque ciblant les muscles squelettiques plutôt que le myocarde.

Aucun effet adverse significatif n’a été noté ; notamment il n’y a pas eu d’apparition de pathologie prostatique, tumorale ou non.

 DR EMMANUEL DE VIEL

Source : Le Quotidien du Médecin: 9117