Pour la première fois un groupe d'experts de la SFR, la SPILF, la SOFMER, du CNGE et du CNR ont édité des recommandations précisant la prise en charge des infections à Chikungunya. Avec sur le plan thérapeutique une place un peu paradoxale pour les AINS, comme l’a souligné le Pr Fabrice Simon (Marseille) lors du congrès de la SFR.
À la phase aiguë le traitement est basé sur des antalgiques de palier 1 à 3 associés à un repos relatif et une réhydratation. « En revanche, les AINS et l'aspirine sont à proscrire durant les 10 premiers jours en raison d'un risque hépato-rénal. Et la corticothérapie générale est déconseillée », souligne le Pr Simon.
« Refroidir » l’articulation.
Au stade post-aigu (4e-12e semaine), les manifestations ostéo-articulaires fluctuantes touchant plus de la moitié des sujets entre la 4e semaine et le 4e mois imposent, « au-delà des traitements antalgiques, la mise en place un traitement anti-inflammatoire pour "refroidir" l'articulation plus un traitement physique. L’absence de traitement anti-inflammatoire, une sollicitation physique excessive ou a contrario, un repos articulaire complet et prolongé, réduisent en effet les chances de récupération clinique ». On utilisera un AINS à pleine dose sauf contre-indication durant 2 à 12 semaines.
La corticothérapie générale doit être réservée aux formes réfractaires, conduite à faible dose (10mg/j) et être rapidement relayée par AINS en raison du risque de rebond et d'effets secondaires. « Quant au traitement physique (mobilisation activo-passive, massages.), souvent négligé, il est primordial pour préserver le tonus musculaire et les amplitudes articulaires. »
Au-delà de 12 semaines, quand les manifestations rhumatismales persistent, un avis rhumatologique s'impose. En effet, « 5 % vont évoluer vers d'authentiques rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) post- chikungunya ( PR, SA, ou polyarthrite inclassée). Seuls ceux-ci relèvent d'un traitement de fond privilégiant en première ligne le méthotrexate ». Mais dans 95 % il s'agit de troubles musculo-squelettiques pris en charge comme à la phase post-aiguë par antalgiques, AINS, traitement local (infiltrations...) et traitements physiques.
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