Dans le cadre de l’épidémie du Covid-19, il est important que le généraliste soit proactif vis-à-vis des patients en situation de vulnérabilité, afin de mettre en place les démarches nécessaires de prévention. A savoir : établir un bilan personnalisé du patient (état de santé, environnement social) ; identifier les circonstances à risque de contamination liées à la vie professionnelle, familiale, aux déplacements ; et enfin adapter les conseils à chaque patient. Voilà quelques-uns des principaux messages délivrés dans la fiche de réponse rapide co-signée par la Haute Autorité de Santé (HAS), le Collège de médecine générale (CMG) et le Collège National des généralistes enseignants (CNGE)* qui émet des recommandations sur le repérage des situations à risque et les mesures à prendre pour ces patients.
D'abord évaluer la vulnérabilité et l'environnement
Concernant la définition des personnes vulnérables, cette fiche reprend des données connues à savoir : âge > à 65 ans, IMC > 30, certaines pathologies chroniques, le dernier trimestre de grossesse… mais aussi les personnes en situation de précarité sociale, ou ayant des troubles ou des fragilités psychiques.
Sur l’exposition au virus, il est important d’évaluer les circonstances à risque de contamination dans le cadre du travail, de la famille, mais aussi de rechercher les symptômes pouvant faire évoquer une infection au Sars-CoV-2 en cours ou passée. Il faut en même temps évaluer l’environnement (social, économique...) de ces personnes vulnérables. Il est nécessaire d’échanger avec le patient sur ces différents domaines, s’assurer du vécu et de la qualité de ses relations, ou au contraire de l’isolement (violences conjugales, situation de maltraitance, difficultés financières, connexion internet…). Il faut aussi savoir appréhender si le patient évalue correctement l’importance des gestes barrières et leur respect.
Puis expliquer et prodiguer des conseils personnalisés
En fonction de cette analyse, des conseils personnalisés doivent être donnés selon les risques identifiés. Il faut en particulier « rechercher les difficultés de mise en œuvre notamment chez certaines personnes en situation de handicap », précise ce document.
Il est aussi recommandé de faire de la pédagogie auprès des patients à risque, et ainsi informer ou rappeler qui est considéré comme une « personne contact », et également dans quels cadres sont utilisés les tests RT-PCR, antigéniques, les sérologies.
Cette fiche de réponse rapide rappelle enfin l’interprétation qui doit être effectuée de ces différents tests : « les patients à forte suspicion de Covid-19 et ayant un test RT-PCR négatif ont une prise en charge identique aux patients ayant un test RT-PCR positif. L’isolement est indispensable ; un test antigénique chez un patient symptomatique âgé de 65 ans ou plus et/ou ayant un facteur de risque de forme grave de Covid-19 doit être confirmé par RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé ; une sérologie Covid négative n’exclut pas que la personne ait été infectée ; une sérologie Covid positive atteste d’un contact avec le virus mais ne permet d’affirmer que cette personne est protégée. »
Au total, en préconisant d'être proactif, la HAS et les Collèges de généralistes, recommandent du même coup de prendre le temps avec ces patients vulnérables pour mettre en œuvre une stratégie de prévention efficace.
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