Répondre à l’appel du Président Zelensky
À la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, et sensible à l’appel lancé par le Président ukrainien Volodymyr Zelensky à tous les volontaires étrangers, le Dr Karim Lounici décide, du jour au lendemain, de partir. Installé depuis 1988 avec son épouse et consœur à Pornichet, le médecin prend contact avec l’ambassade d’Ukraine en France. Il veut intégrer la Légion internationale d’Ukraine. Mais « en tant que soignant et non en tant que combattant », tient-il à souligner. Les documents de recrutement en poche, armé de sa seule bonne volonté, l’omnipraticien arrive le 20 mars 2022 à Lviv, à l’ouest du pays. Et rejoint aussitôt le centre de la légion étrangère de Yavoriv où il est attendu. Sur place, il découvre qu’en s’engageant, il va perdre la protection que lui confère son passeport français. Finalement, comme il ne parle pas l’anglais, sa candidature n’est pas retenue.
Toujours déterminé à apporter aide et assistance, le médecin se tourne vers un centre humanitaire, un hôpital de Lviv et de la Croix rouge. Sans succès ! Stoppé dans son élan - comme d’autres volontaires étrangers-, le Dr Lounici, désemparé, fini au bout de plusieurs jours par trouver sa place au sein d’un dispensaire.
Situé en périphérie de Lviv, le lieu dirigé par un prêtre polonais accueille 260 personnes. Le Dr Lounici soigne et partage le quotidien des réfugiés : « J’avais un matelas à côté d’eux, et vivais comme eux, je mangeais avec eux, je faisais la queue pour prendre ma douche, laver mon linge… », se souvient-il. Il participe à des maraudes pour distribuer de la nourriture, (eau, conserves, farine…) notamment à Irpin, à Tchernihiv et à Boutcha, dont la population a été massacrée lors de l’invasion russe. Le médecin découvre « des scènes de désolation, de fin du monde ».
Retour contraint
Mais en juin, le généraliste perd son passeport lors d’un contrôle militaire. Il est contraint d’écourter la mission qu’il s’était fixée. De retour à Pornichet, Karim Lounici n’a de cesse de retourner en Ukraine. Fort de sa première expérience, le généraliste s’organise au mieux. Soutenu par sa commune, le Dr Lounici fonde l’association « Atlantique Côte d’Amour- Ukraine in Europe » pour financer du matériel médico-chirurgical et l’achat de générateurs. Une initiative personnelle, motivée par le froid de l’hiver à venir et la destruction d’un tiers des centrales électriques par les frappes russes, en octobre 2022.
Kiev à vélo, sans assistance électrique
Afin de médiatiser son nouvel objectif dans la presse et les réseaux sociaux, le médecin décide de relier Kiev, à vélo cette fois–ci. Et sans assistance électrique ! Soit 4 500 km en empruntant exclusivement les voies cyclables. En 59 étapes et à travers plusieurs pays d’Europe en plus de deux mois… Un défi humanitaire 100 % auto-financé qu’il entame le 5 juin 2023 et dont il rend régulièrement compte à ses 3 000 followers. Un projet un peu fou qu’il mène à bien, malgré un bras cassé lors d’une chute en Suisse qui lui vaudra plusieurs mois de rééducation à son retour en France. En remerciement de son soutien à la population, il reçoit une médaille de la ville de Lviv et une autre, de la main de l’ambassadeur de France à Kiev. Son exploit a permis l’achat de cinq générateurs électriques. Mais ce n’était pas l’unique objectif du Dr Lounici, qui a toujours été motivé par le désir « de ne pas banaliser la guerre en Ukraine ».
Garrots tourniquets
Infatigable, le médecin qui voulait « être présent en Ukraine, le 24 février 2024, date qui marque le 2e anniversaire de l’invasion russe en Ukraine » vient tout juste de revenir d’un troisième périple à Kharkiv. Une ville située à la lisière de la frontière russe et souvent bombardée. « J’avais de quoi financer six générateurs encore plus puissants que les précédents. Mais faute de relais pour les acheminer aux bons endroits, j’ai dû renoncer ». Dépité et découragé, le médecin se rabat sur le financement d’une centaine de garrots tourniquets actuellement distribués aux militaires. « Je ne m’étais pas adressé aux bonnes personnes » reconnaît le médecin de bonne volonté. « Il est nécessaire d’avoir des contacts sérieux, d’analyser les besoins réels… » analyse-t-il encore. Conscient des limites d’une action en solo, le praticien a fait acte de candidature auprès des ONG aguerries comme Médecins sans frontière, Médecins du Monde et au Mehad… En attendant une réponse, le Dr Lounici projette déjà de s’investir auprès des populations de Gaza.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce