L’histoire nous rappelle que de célèbres personnages sont venus au monde précipitamment et que de futurs potentats sont nés avec un sans-gêne regrettable pour le cérémonial des cours. C’est ainsi que, d’après Plutarque, Cicéron ne fit souffrir à sa mère aucune douleur.
Suivant une tradition flamande fort répandue, Jeanne la Folle, arrivée à la fin de sa grossesse, assistait à une grande fête de la cour à Gand. Elle s’absenta un instant sous prétexte de quelque besoin : ses dames, la voyant tarder à revenir, la cherchèrent et la trouvèrent seule, en plein travail d’enfant, dans un lieu peu digne de l’illustre Charles-Quint.
Jeanne d’Albret, prise de douleurs vers minuit, entonne un motet en langue béarnaise ; le roi de Navarre, son père, continue les paroles du cantique et ne les avaient pas achevées que Henri IV était né. Le 15 août 1769, une bourgeoise d’Ajaccio voulut aller à la messe à cause de la solennité du jour. Elle ressentit les premières douleurs à l’église, sortit précipitamment et, à peine arrivée chez elle, accoucha sur un tapis sans avoir le temps de gagner sa chambre. L’enfant s’appela Napoléon Bonaparte.
Dans des temps encore plus rapprochés de nous, la duchesse de Berry nous a laissé plusieurs exemples d’accouchements rapides. Deneux dut plusieurs fois s’opposer à l’expulsion pour donner aux témoins le temps d’accourir. Lors de la naissance du duc de Bordeaux, Deneux lui-même arriva trop tard. “Je me réveille, raconta plus tard la princesse dans le Journal du Dr Ménière, pressé par je ne sais quel besoin, je me lève aussitôt et, dans le même instant, j’éprouve une violente douleur qui me permet à peine de remonter sur mon lit et j’accouche en criant comme une brûlée.”
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