J’INFORME
• L’urticaire est dite chronique quand elle est presque quotidienne pendant plus de six semaines. L’adulte jeune est surtout concerné, avec une durée moyenne de trois à cinq ans mais près de 40 % persistent à 10 ans et environ 20 % à 20 ans. L’UC n’est pas une maladie grave mais elle génère un inconfort physique et une angoisse.
• L’UC commune concerne plus de 75 % des UC. Les urticaires physiques – au froid, solaire, cholinergique (à l’effort, la transpiration, les émotions), à la pression prolongée, aguagénique – sont plus rares.
• C’est une dermatose caractérisée par la poussée de lésions papuleuses plus ou moins disséminées, érythémateuses, œdémateuses, bien limitées, en petits éléments ou confluant en larges plaques mobiles et fugaces.
• Toute lésion dure moins de 24 heures et régresse sans laisser de traces. Le prurit est intense. La présence de signes généraux est fréquente dans les fortes poussées (fièvre, arthralgies, douleurs…), ce n’est pas un signe de gravité.
J’EXPLIQUE
• L’UC est une maladie inflammatoire. Les étiologies allergiques sont trop largement surestimées ne représentant que moins de 5 %.
• C’est une maladie des mastocytes dans le derme dont la fragilité est liée à un terrain atopique ou auto-immun. Le mastocyte, cellule clé de l’urticaire, possède à sa surface différents récepteurs dont la stimulation déclenche la dégranulation mastocytaire et la libération de nombreux médiateurs : histamine surtout, responsables d’une vasodilatation avec augmentation de la perméabilité capillaire et extravasion cellulaire,
• L’UC résulte de l’activation de ces mastocytes fragilisés en réponse à des facteurs environnementaux. Du fait du terrain, le seuil d’activation des mastocytes est particulièrement faible et des facteurs activateurs multiples (physiques, psychologiques, médicamenteux, alimentaires, infectieux, physiques, hormonaux…) vont induire une activation mastocytaire complète avec libération des médiateurs aboutissant à l’apparition de lésions d’urticaire.
• Le rôle de l’environnement est majeur. Ainsi certains aliments (fraises, crustacés, alcool, caféine, additifs) et médicaments (antibiotiques, AINS, codéine, antibiotiques en particulier les bêtalactamines…) contiennent des substances histamino-libératrices qui induisent des poussées d’urticaire.
• Le rôle du stress psychologique est loin d’être négligeable, son action passe par l’intermédiaire de substances produites par les nerfs périphériques (neuromédiateurs dont la noradrénaline).
• Aucun bilan n’est nécessaire devant une UC commune. C’est seulement en cas de résistance à un traitement antihistaminique bien conduit et à dose efficace pendant 4-8 semaines, ce qui représente seulement 10 % des cas, qu’un bilan minimal est conseillé – NFS, VS, CRP, anticorps anti-TPO – pour éliminer une maladie de système.
[[asset:image:5346 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]
JE PRESCRIS
• L’objectif est de limiter le prurit pour que la vie personnelle et professionnelle du patient soit normale. C’est en général le cas lorsque le traitement améliore le patient de75 %.
•Un antihistaminique H1 (AH1) de 2e génération contrôle le plus souvent la maladie, agissant sur l’œdème et le prurit. Ce traitement doit être continu et long, au minimum trois mois. L’arrêt est progressif après une rémission complète en espaçant les prises. En cas de rechute, le traitement sera repris en cure de 1 à 3 mois. Certains patients ont besoin d’un traitement quotidien pendant des années. Un peu moins de 50 % ont une rémission qu’ils jugent suffisante avec ce dosage.
• En cas d’inefficacité, la dose de l’AH1 est doublée, triplée, voire quadruplée. On peut aussi associer deux AH1.
• En cas d’échec thérapeutique après 2 à 4 semaines de l’augmentation de dose, l’ajout d’un antileucotriène, le montélukast est préconisé.
• En cas de non-réponse à ces traitements, ce qui concerne moins de 10 à 15 % des patients, un immunomodulateur, l’omalizumab est envisageable.
J’ALERTE
• La corticothérapie orale, même à faible dose, est à proscrire, elle contribue à pérenniser et aggraver l’éruption.
• La qualité de vie est meilleure avec une prise AH1 en continu.
• Il faut supprimer les facteurs potentiellement aggravants comme les médicaments (aspirine, AINS, IEC) et les aliments riches en histamine.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque