CBD et médicaments : les interactions peuvent être néfastes, alerte l’ANSM

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Publié le 12/03/2025

Commercialisés en France depuis 2015, les produits à base de cannabidiol (CBD) peuvent réduire l’efficacité de certains traitements, et même provoquer des effets indésirables.

Crédit photo : PHANIE

Les produits à base de cannabidiol (CBD) peuvent réduire l’efficacité de certains médicaments ou augmenter leurs effets indésirables, alerte l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Ces interactions « peuvent faire courir aux patients des risques pour leur santé », insiste le gendarme du médicament.

Entre 2017 et 2023, 58 cas d’interactions entre médicaments et CBD ont été recensés par les centres antipoison. Et 4 cas graves ont été rapportés en 2021 et 2022 par les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) et les centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A). « Le nombre de cas est sans doute fortement sous-évalué », indique l’Agence dans un communiqué.

De nombreuses classes concernées

Plusieurs médicaments interagissant avec le CBD sont identifiés. Sont concernés : certains analgésiques (tramadol, morphine, diflunisal), des anesthésiques généraux (propofol), des antiarythmiques (digoxine), des anticoagulants (warfarine, coumarines, fluindione, dabigatran), des hypolipémiants (gemfibrozil, fénofibrate, statines), des antidiabétiques oraux (répaglinide), les hormones thyroïdiennes (lévothyroxine), des immunosuppresseurs (everolimus, tacrolimus, sirolimus), des inhibiteurs de la pompe à protons (oméprazole, ésoméprazole), certains antibiotiques (rifampicine, rifabutine), des antifongiques (griséofulvine), des myorelaxants (tizanidine), des antidépresseurs (amitriptyline, citalopram, escitalopram, bupropion), des antiépileptiques (acide valproïque, lamotrigine, phénytoïne, carbamazépine, oxcarbazépine, phénobarbital, topiramate, stiripentol), des antipsychotiques (clozapine, lithium), des hypnotiques et benzodiazépines (zolpidem, ramelteon, tasimelteon, clobazam, lorazépam) et un traitement de substitution des opiacés (méthadone).

Les médecins doivent informer leurs patients des risques et leur rappeler que l’apparition de symptômes après la prise d’un produit contenant du CBD (nausées, diarrhées, vertiges, somnolence, fatigue, maux de tête, idées et comportements suicidaires, crises d’épilepsie…) doit les conduire à stopper la consommation et consulter, précise l’ANSM. Les praticiens sont également invités à interroger leurs patients sur une consommation éventuelle de CBD. Les effets indésirables sont par ailleurs à déclarer sur le site dédié signalement.social-sante.gouv.fr.


Source : lequotidiendumedecin.fr