Les allergologues s’en félicitent : la désensibilisation allergénique vient d’échapper au "pire". Alors qu’en mars dernier, la HAS avait préconisé le déremboursement total des allergènes préparés spécialement pour un seul individu (APSI) injectables, et une prise en charge abaissée à 15 % (au lieu de 65 %) des APSI par voie sublinguale, le ministère s’est montré un peu plus clément. Selon un décret paru hier au journal officiel, le taux de remboursement des APSI sublinguaux, devrait en effet passer de 65 % à 30 % (et non pas 15 %). Malgré cette baisse, « ces traitements continueront à être pris en charge par la Sécurité sociale et par les complémentaires santé » se félicite la communauté des allergologues dans un communiqué. En cas de prise en charge de l’assurance maladie portée à 15 %, le remboursement mutuel aurait en revanche été compromis.
Le décret prévoit par contre le déremboursement total des traitements de désensibilisation par voie injectable, comme recommandé par la HAS. Or “la désensibilisation par voie injectable est indispensable pour certains patients, qui ne tolèrent pas les autres types de désensibilisation, alerte Isabelle Bossé, présidente du Syndicat français des allergologues. Pour cette catégorie d’allergiques, le déremboursement total du traitement signifie le retrait de l’accès à leur unique mode de soin”,
La HAS estime de son côté que « la voie sous cutanée peut entraîner des effets indésirables graves plus fréquemment que la voie sublinguale ». Plus généralement, les autorités considèrent que « les données disponibles montrent une efficacité des APSI faible et mal démontrée ». Conscient de cette faiblesse, les allergologues « s’engagent auprès du gouvernement à conduire des études pour démontrer l’efficacité des traitements de désensibilisation ».
La HAS devrait réévaluer ces produits dans un délai maximal de 5 ans, « espérant que ces études répondront aux qualités méthodologiques actuelles et permettront de conclure ».
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