Le sémaglutide est néphroprotecteur chez les patients diabétiques de type 2 avec une maladie rénale chronique

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Publié le 24/05/2024
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Une nouvelle étude démontre que le sémaglutide administré en injection sous-cutanée réduit le risque d’événements rénaux majeurs chez les patients diabétiques de type 2 avec une maladie chronique du rein à 3,5 ans. Cet effet s’ajoute à ses bénéfices cardiovasculaires, ce qui contribue à une baisse de la mortalité toutes causes.

Crédit photo : Shutterstock/SIPA

Le sémaglutide, cet agoniste des récepteurs de GLP-1, a démontré sa capacité à réduire le risque de progression de l’insuffisance rénale chez les patients diabétiques de type 2 (DT2) avec une maladie rénale chronique (MRC) à 3,5 ans dans une nouvelle étude clinique publiée dans The New England Journal of Medicine.

Administré en injection sous-cutanée, à raison d’un milligramme par semaine, le médicament a montré sa propension à réduire de 24 % la survenue d’événements rénaux majeurs (dialyse, transplantation ou insuffisance rénale terminale avec débit de filtration glomérulaire < 15 ml/min/1,73 m2) par rapport au placebo.

Dans cette étude, 3 533 patients diabétiques inclus avaient une MRC définie par un DFG entre 50 et 75 ml/min/1,73 mavec un rapport urinaire albumine (mg)/créatinine (g) > 300 et < 5 000 ou un DFG entre 25 et < 50 ml/min/1,73 m2 avec un rapport urinaire albumine/créatinine > 100 et < 5 000.

La vitesse de déclin annuel du débit de filtration glomérulaire est aussi plus lente chez les patients sous sémaglutide, avec une différence de 1,16 ml/min/1,73 m2 ce qui vient ralentir significativement la progression de la maladie rénale. Finalement, à deux ans après le début de l’étude clinique, le ratio albumine-créatinine est réduit de 12 % pour le groupe placebo contre 40 % pour le groupe traité par sémaglutide.

L’effet cardioprotecteur du sémaglutide a été prouvé auparavant pour les patients obèses non-diabétiques mais n’avait pas encore été étudié sur une population de patients DT2 et MRC. L’étude clinique analyse en critère secondaire la survenue d’événements cardiovasculaires majeurs (infarctus, accident vasculaire cérébral ischémique chez les patients traités et décès de cause cardiovasculaire). L’incidence de ces complications a diminué de 18 % dans le groupe sémaglutide et le risque de mortalité toutes causes confondues de 20 %.

Entre les GLP-1 et les iSGLT2, quelles préconisations ?

Au sein des options thérapeutiques pour les patients DT2, on retrouve aussi les inhibiteurs de SGLT2 (iSGLT2) qui ont aussi démontré un effet néphroprotecteur et cardioprotecteur. Ils semblent plus efficaces dans leur bénéfice cardiovasculaire mais sont contre-indiqués en cas de DFG inférieur à 30 ml/min/1,73 m2. Les auteurs soulèvent l’intérêt d’envisager des thérapies combinant ces deux molécules. Le protocole de l’essai autorisait la co-prescription d’iSGLT2 sans qu’il soit possible d’apporter de nouvelles informations vu le faible nombre de patients concernés dans l’étude.

L’évaluation des avantages et inconvénients de chaque médicament n’est pas clairement tranchée et doit être appréciée en fonction de la situation du patient. Cette étude apporte alors de nouveaux éléments de preuve qui pourront contribuer aux prises de décision quant aux meilleures orientations thérapeutiques.

Et si le bénéfice du sémaglutide sur la fonction rénale est probant, les mécanismes sous-jacents sont encore incompris et restent à explorer. Les auteurs indiquent toutefois que les effets positifs observés ne sont pas liés à la perte de poids procurée par le médicament.


Source : lequotidiendumedecin.fr