LAM, quand les nanoparticules s’invitent avec succès dans les associations chimiothérapeutiques
Les LAM font partie d’un groupe hétérogène d'hémopathies malignes caractérisées par l'expansion clonale de blastes appartenant à la lignée myéloïde. Le LAM-T et LAM-MRC sont des leucémies de très mauvais pronostics. Depuis plusieurs années, il n’y avait pas eu de progrès thérapeutiques. Les nanoparticules changent la donne. L’objectif est d’améliorer le profil pharmacocinétique de la combinaison de chimiothérapie utilisée jusqu’alors afin d’en accroître la spécificité envers les tissus tumoraux, augmentant ainsi leur efficacité.
Dans une étude publiée dans le Journal of Clinical Oncology (1), une formulation lipsosomale de chimiothérapie* associant la cytarabine, antimétabolite spécifique de la phase S du cycle cellulaire, et la daunorubicine, antinéoplasique cytostatique de la famille des anthracyclines, avec un ratio molaire fixe et synergique administrée à des patients adultes atteints d’une leucémie aiguë myéloblastique (LAM) nouvellement diagnostiquée, secondaire à un traitement (LAM-t) ou avec anomalies associées aux myélodysplasies (LAM-MRC*), a montré une amélioration significative de la survie globale chez les patients traités comparativement à ceux recevant une association de cytarabine et de daunorubicine 7+3. Cette étude a également démontré un taux de rémission significativement plus élevé chez les patients traités par la formulation liposomale (47,7 % versus 33,3 %) et une réduction des taux de mortalité à 30 et 60 jours. Elle améliore significativement le taux de réponse complète par rapport au protocole 7+3 (37 % versus 26 %, respectivement). Par ailleurs, 34 % des patients traités par Vyxeos ont pu bénéficier d’une transplantation de cellules-souches hématopoïétiques par rapport à 25 % des patients traités par le protocole 7+3.
Aux côtés de la chimiothérapie, d’autres traitements sont en cours d’évaluation, parmi lesquels des thérapies ciblées telles qu’une anti-tyrosine kinase FLT3, des inhibiteurs ciblant des mutations des isocitrates déshydrogénases (anti-Idh1 et anti-Idh2).
*Disponible depuis fin 2018 sous le nom de Vyxeos, Laboratoires Jazz Pharmaceuticals
Lymphome de Hodgkin de stade IV Conjugué anticorps anti-CD30-médicament associé à la chimiothérapie AVD
La Commission européenne approuve l’utilisation d’ADCETRIS® (brentuximab vedotin, Takeda) en association à AVD (adriamycine, vinblastine et dacarbazine), premier traitement depuis des décennies pour les patients adultes atteints d’un lymphome de Hodgkin de stade IV CD30+ non traités précédemment. Brentuximab vedotin est un anticorps conjugué à un médicament comprenant un anticorps monoclonal anti-CD30 fixé par un lien clivable par protéase à un agent perturbant les microtubules, la monométhyl auristatine E (AMME).
LDGCB Conjugué anticorps anti-CD79b-médicament associé à la chimiothérapie BR
Une innovation n’arrivant jamais seule, le polatuzumab vedotin est aussi un anticorps conjugué à un médicament mais celui-ci cible la protéine CD79b très spécifique et très fortement exprimée par la majorité des lymphomes non hodgkinien à cellules B, tels que les lymphomes diffus à grandes cellules B, hémopathie maligne dont l’évolution est particulièrement agressive. Il vient d’obtenir une évaluation accélérée décidée par la FDA. Le polatuzumab vedotin associé à la bendamustine et au rituximab (bras PBR) améliore l’évolution de la maladie et la survie de patients qui rechutent ou ont une maladie réfractaire comparativement à l’association bendamustine+rituximab (bras BR). Ce résultat est issu de l’étude de phase II GO29365 montrant une amélioration de la médiane de survie globale : 12,4 mois dans le bras PBR versus 4,7 mois dans le bras BR (HR=0 ?42 ; IC95% :0 ,24-0,75). Le taux de réponse complète est également plus élevé avec l’association PBR qu’avec BR, 40% versus 18%, respectivement. Des profils de toxicité comparables, toutefois avec un nombre d’événements cytopéniques grade 3-4 plus important pour le bras PBR.
(1) Lancet JE et al., CPX-351 (cytarabine and daunorubicin) Liposome for injection versus conventional cytarabine plus daunorubicin in older patients with newly diagnosed secondary acute myeloid leukemia. J Clin Oncol. 2018;36(26):2684-2692.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce