Un article estimant la mortalité attribuable à l’hydroxychloroquine lors du Covid a été rétracté

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Publié le 23/08/2024

Un article, publié en janvier dans la revue « Biomedicine and Pharmacotherapy » et estimant le nombre de décès provoqués par un usage compassionnel de l’hydroxychloroquine lors de la pandémie dans six pays, a été rétracté à la demande de l’éditeur en chef, qui en a jugé les conclusions « non fiables ».

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Ce sont deux questions d’ordre méthodologique qui ont conduit l’éditeur en chef de la revue Biomedicine and Pharmacotherapy (groupe Elsevier) à demander la rétractation d’un article publié en janvier 2024 par des chercheurs des Hospices civils de Lyon sur une estimation du nombre de décès provoqués par l’usage compassionnel de l’hydroxychloroquine (HCQ) pendant la première vague de la pandémie de Covid.

Relayé notamment par Le Quotidien, ce travail calculait que la mort de près 17 000 patients hospitalisés dans six pays (Belgique, France, Turquie, États-Unis, Italie et Espagne) était attribuable à l’utilisation de l’HCQ. En France, cette mortalité hospitalière était estimée à 199 décès entre mars et juin 2020.

Après la publication de l’article, les éditeurs ont reçu de nombreuses lettres si bien qu’il a d’abord été envisagé de les publier, accompagnées de la réponse des auteurs. Mais ils ont changé leur fusil d’épaule eu égard à « l’étendue et à la profondeur des critiques » et soumis le papier au comité éthique de publication.

La décision finale de rétractation repose sur deux arguments majeurs, lit-on sur le site d’Elsevier : « 1, des problèmes dans la fiabilité et le choix des données. L’ensemble des données belges, en particulier, a été jugé peu fiable, car basé sur des estimations. 2, l’hypothèse selon laquelle tous les patients pris en charge recevaient le même traitement pharmacologique était erronée. » « En raison de ces deux problèmes, le rédacteur en chef a estimé que les conclusions de l'article n'étaient pas fiables et que l'article devait donc être rétracté », est-il précisé.

Dès janvier, les auteurs de ce papier, qui, au-delà de ce travail statistique d’estimation, livraient des préconisations pour la recherche de thérapeutiques face à un virus émergent, ont été la cible d’une campagne de dénigrement et de harcèlement en ligne. À tel point que leur société savante, la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT), avait réclamé une réaction des autorités et du Conseil national de l’Ordre des médecins.