Le gouvernement roumain, préoccupé par une grave épidémie de rougeole qui a provoqué la mort de 32 personnes depuis septembre, veut rendre obligatoire la vaccination contre cette maladie.
Et pour l'heure, la question provoque des règlements de compte publiques entre les autorités. "Il ne fallait pas attendre que des gens meurent pour découvrir qu'il y a un problème, quelqu'un aurait dû comprendre ça beaucoup plus tôt", a lancé le premier ministre Mihai Tudose. Visé directement par ces critiques, le ministre de la Santé Florian Bodog a annoncé avoir démis de leurs fonctions les responsables chargés de la santé publique dans cinq départements où le taux de vaccination des enfants contre cette maladie se situe autour des 50%.
Il s'est également dit favorable à une entrée en vigueur rapide du projet de loi sur la vaccination, en dépit des protestations de plusieurs associations de parents. D'après ce texte, examiné jeudi en première lecture, les écoles et les maternelles sont tenues de demander au moment de l'inscription des documents prouvant que les vaccinations obligatoires ont été faites. A défaut, les parents disposent de deux mois pour présenter ces documents ou une attestation d'éventuelles contre-indications.
Le taux de vaccination contre la rougeole en Roumanie, où plus de 8.200 cas ont été recensés en près d'un an, est de 80% pour la première dose et de 50% pour la deuxième. L'OMS recommande un taux de 95%. Ce faible taux d'immunisation s'explique notamment par la pauvreté, le manque de vaccins disponibles dans ce pays, le manque d'accès aux services médicaux ainsi que par le nombre croissant des parents refusant la vaccination de leurs enfants.
Confrontées aux mêmes types de problèmes, l'Italie est également confrontée à une forte poussée de rougeole, avec au moins 3.074 cas recensés depuis le début de l'année, dont 40% ont dû être hospitalisés. Les autorités italiennes s'orientent vers un l'obligation de vaccination, à l'instar des pouvoirs publics en France.
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