Au cours de quatre heures de débats mouvementés entre la gauche et l’UMP au sein de l’hémicycle, l’assemblée a finit par voter en faveur de l’expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque. Soutenue par tous les groupes de gauche, l’article 9 du projet de loi santé a été adopté par 50 voix contre 24. Cette mesure hérisse certains députés UMP comme Philippe Goujon qui plaide pour que l’on "aide plutôt les toxicomanes à guérir qu’à s’autodétruire". Son collègue Yannick Moreau dépeignant une réalité apocalyptique : "si on osait, on pourrait même appeler ’antichambres de la mort’" ces "salles de shoot". L’UMP dénonce en effet ces "salles de shoot" comme inefficaces à diminuer le nombre de toxicomanes ou à les sortir de leur addiction, il les considère comme des "paradis artificiels officiels" et "une première marche vers la dépénalisation" de la drogue.
Ces salles, déjà expérimentées dans une dizaine d'autres pays (la plus ancienne en Suisse a été créée il y a trente ans), sont destinées à des toxicomanes majeurs précarisés, qui se droguent dans des conditions d'hygiène précaires, souvent dans la rue ou des halls d'immeuble, défend au contraire la majorité. "Des gens qui ont disparu des radars de notre société" et échappent à tous les dispostifs existants, selon la présidente PS de la commission des Affaires sociales Catherine Lemorton, pharmacienne de profession. Outre une réduction des risques liés à l’injection et une amélioration de l'accès aux soins des usagers de drogues les plus marginalisés, ces salles ont aussi entre autres objectifs une diminution des nuisances dans l'espace public, soutiennent leurs partisans.
Le feu vert du Parlement devrait permettre de donner le coup d’envoi rapide de la première salle de shoot située à Paris derrière la gare du Nord, au numéro 39 du boulevard de la Chapelle, sur un terrain mis à disposition par la SNCF, près du théâtre des Bouffes du Nord. Le site n'a pas évolué depuis qu'un avis du Conseil d'Etat a mis le projet en suspens en octobre 2013, préconisant qu’avant l'expérimentation, une loi garantisse juridiquement le dispositif. Un bâtiment préfabriqué d'environ 200m2 sera construit à cet endroit afin d'accueillir entre 100 à 150 toxicomanes par jour.La salle, qui sera gérée par Gaia-Paris doit ouvrir sept jours sur sept, sept heures par jour.
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