Déjà auteur de propos polémiques en juin (il avait déclaré que 25 000 morts auraient pu être évités en France si les patients atteints du Covid-19 avaient été traités avec la combinaison hydroxychloroquine-azithromycine), le Pr Christian Perronne a récidivé mi-octobre en affirmant au micro de Sud Radio que les malades du Covid représentaient une aubaine financière pour les médecins et les hôpitaux (voir la vidéo ci-dessous).
« Un médecin généraliste qui déclare un test Covid positif chez un de ses patients touche de l'argent, donc il a intérêt à faire beaucoup de tests », a notamment déclaré le chef de service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches, en référence à la possibilité pour les omnipraticiens de coter G/GS + MIS (annonce de maladies graves, + 30 euros) pour les consultations d’annonce de positivité Covid avec début du contact tracing.
La mise au point du ministère de la Santé
Cette sortie a provoqué l’indignation de la profession, même si le Pr Perronne s’est par la suite défendu de viser les médecins de famille dans une lettre ouverte leur étant adressée et diffusée sur les réseaux sociaux mais dont nous n'avons pas pu authentifier l'origine. « Mon propos s'est limité à cette seule affirmation factuelle (majoration, ndlr), qui, bien évidemment, s'adressait aux autorités et non aux médecins [...] Je réaffirme mon attachement et mon admiration aux médecins (généralistes) en première ligne... »
Ce mercredi, le ministère de la Santé a pris position. « Les affirmations du Pr Perronne, qui ne reposent sur aucun élément tangible, sont regrettables (...) car elles traduisent la remise en cause, par un médecin, de la déontologie et de l’éthique des équipes médicales et soignantes », a réagi Ségur auprès de l'AFP. « Elles jettent le discrédit sur des professionnels fortement mobilisés », a-t-il ajouté.
Le ministère explique que cette cotation vient rémunérer une consultation plus longue, avec « annonce de la positivité du test Covid, prescription des tests pour les cas contacts proches (personnes résidant au domicile du patient), rappel des gestes barrières au patient, enregistrement du patient et de ses cas contacts ». « Dans le cadre d’un exercice professionnel déjà dense : le ministère doute donc d’un quelconque effet d’aubaine pour les médecins », fait valoir Ségur.
Le Pr Perronne démis de ses fonctions par la FFMVT, son cas bientôt étudié par l'Ordre
Quant aux services de réanimation pour lesquels ce serait, selon le Pr Perronne, le « jackpot » de garder « longtemps » des patients Covid, le ministère explique qu'au contraire « la contrainte pesant sur les services de réanimation est telle que les réanimateurs doivent conserver une gestion très fluide de leurs lits ».
Mercredi, la Fédération française contre les maladies vectorielles à tiques (FFMVT) a annoncé avoir démis le Pr Perronne de ses fonctions de vice-président et de président du conseil scientifique, en raison d'un « son profond désaccord » avec ses propos.
Son cas devrait également être étudié d'ici la fin de l'année par l'Ordre des médecins. « Le président du Cnom saisira la prochaine session plénière du conseil national », avait ainsi indiqué sur son compte Twitter l'institution, au lendemain des déclarations du Pr Perronne.
Les déclarations du Pr Perronne :
Un témoignage surréaliste du professeur Perronne chez @andrebercoff pic.twitter.com/hfr8znQNuW
— Mouâd Boutaour Kandil (@boutaour) October 15, 2020
(Avec AFP)
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