À NICE, aujourd’hui se tient pour une seule journée, un symposium unique à plus d’un titre. Unique par son thème, par sa conception conjointe entre la HAS et le « British Medical Journal », par sa réalisation. Et le thème-titre, « Impact clinique des Programmes d’Amélioration de la Qualité », n’en suggère pas d’emblée l’originalité.
La présentation qu’en fait le Pr Laurent Degos, président du Collège de la Haute autorité de santé, apporte la lumière.
Jusqu’à présent explique-t-il le monde médical a cherché à améliorer ses processus de fonctionnement. « Cette machine est bien huilée », mais elle n’a pu répondre à la question « Qu’apportent ces démarches de qualité des soins au patient ? Quel en est l’impact clinique ? ». L’idée fondatrice est donc de partir de l’état du patient en fin du parcours de soins, de vérifier si une amélioration est acquise, puis, dans l’affirmative, d’analyser par une démarche « reverse » les divers processus mis en place. Il reste alors à déterminer ceux qui ont contribué à la guérison. « C’est une révolution de la pensée conceptuelle, poursuit le Pr Degos, un renversement des rôles. Auparavant les qualiticiens dictaient la démarche qualité, maintenant les cliniciens sont en première ligne. Il s’agit d’examiner maladie par maladie, en partant des premiers signes de l’affection jusqu’à la guérison, avec une vision globale ville-hôpital. »
Les études se font rares en la matière.
Autre originalité, la collaboration entre une revue britannique et la HAS. L’initiative en revient au BMJ, dont la directrice de publication, le Dr Fiona Godlee, a contacté l’institution française. Son souhait était de réaliser un colloque consacré à l’impact de la mise en place des processus sur la qualité des soins. D’autant que les études se font rares en la matière. Très impliquée dans ce domaine (un fait connu du « BMJ »), la direction de l’HAS a relevé le défi. « Un pari, explique le Pr Degos, car nous redoutions de faire un " flop " en demandant aux cliniciens ce qui dans la mise en place des processus avait amélioré la morbi-mortalité. Alors que nous attendions une centaine de réponses, nous avons reçu 291 communications. » Un comité scientifique en a retenu 186.
La présentation, enfin, du symposium se veut différente. Il est structuré comme un gigantesque Monopoly, la « Clinical Impact City », avec ses quartiers et ses rues. L’ensemble constitue un immense terrain d’affichage de posters, le cur des présentations. Il y a une « aging street », un « stroke corner », une « cancer street », etc. Comme on le voit les présentations se font par thème médical et non par spécialité. Autour de ces affichages, trois sessions sur les impacts cliniques : de l’efficacité et de la sécurité des soins, des programmes intégrés, de la qualité de l’organisateur des soins. Enfin, alors que ce thème de symposium n’attire d’ordinaire que des spécialistes de la qualité, cette fois les cliniciens seront présents en nombre.
L’ensemble des communications est publié dans le « British Medical Journal », en anglais. Les interventions se font uniquement en français.
Programme sur le site www.has-sante.fr
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque