« LE NIVEAU GLOBAL de recours aux soins varie de 26 % » entre les régions les plus consommatrices et les plus « économes ». À l’origine de ce calcul : la CNAM (Caisse nationale d’assurance-maladie) qui vient de se livrer à une étude pointue des comportements locaux des Français. La consommation des soins de ville y a été calculée à partir des dépenses remboursées par l’assurance-maladie, tandis que pour les soins hospitaliers, elle a été analysée en valorisant les séjours hospitaliers avec les mêmes tarifs de GHS (groupes homogènes de séjours), qu’ils soient réalisés dans les secteurs public ou privé. « Ainsi, précise la CNAM, les écarts mis en évidence ne résultent pas de différences de tarification, mais bien de différences de volume de recours aux soins ». C’est « à structure d’âge comparable » que « les régions du sud-est et du Nord-Est de la France (PACA et Nord-Pas-de-Calais) ont une consommation de soins par personne plus élevée que celles du centre-ouest (Pays de Loire et Poitou-Charentes) ».
« De telles différences nous interpellent », a souligné le directeur de l’assurance-maladie, Frédéric van Roekeghem en présentant ces chiffres. D’autant que l’étude fait apparaître « une faible corrélation » entre le taux de mortalité et la consommation de soins : les régions PACA et Languedoc-Roussillon ont ainsi des niveaux de recours aux soins respectivement supérieurs de 26 % et 24 % par rapport à la région Pays-de-Loire, « alors que leurs taux de mortalité sont proches ». En revanche, la corrélation semble plus forte entre le taux de mortalité et les seuls soins hospitaliers. La Lorraine, la Picardie ou encore le Nord-Pas-de-Calais par exemple, ont ainsi de fortes consommations hospitalières et des taux de mortalité élevés. « Néanmoins, note la CNAM, même là, on observe des niveaux de consommation de soins variables à état de santé identique ».
Ville-hôpital : pas de compensation.
L’étude relève par ailleurs qu’ « il ne semble pas y avoir de lien fort entre le recours aux soins de ville et aux soins hospitaliers », au sens où une dépense élevée en soins de ville serait compensée par une dépense plus faible en soins hospitaliers ou inversement. En effet, si certaines régions ont des consommations également élevées du côté des soins de ville et du côté des soins hospitaliers, (comme Champagne-Ardenne, Bourgogne, Franche-Comté, Basse et Haute-Normandie), d’autres ont des comportements sensiblement plus faibles que la moyenne nationale sur ces deux postes (Pays de Loire, Poitou-Charentes, Centre, Auvergne, Bretagne, Limousin et Rhône-Alpes).
La CNAM, qui s’interroge sur les raisons de ces écarts, a lancé une étude complémentaire « à partir d’une décomposition plus fine de la consommation globale ». Son directeur, Frédéric van Roekeghem, l’admet : « De telles différences nous interpellent. » Sans attendre les conclusions de ses nouvelles recherches, la caisse estime que « notre système de santé est insuffisamment organisé » et juge nécessaire de « faire évoluer les structures de soins, partout, dans le sens d’une optimisation des ressources et du meilleur rapport coût/qualité ».
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité