LORS des scrutins précédents, le calendrier électoral ordinal prévoyait un renouvellement par tiers tous les deux ans. La donne a changé. L’institution procède désormais à un renouvellement par moitié de ses membres tous les trois ans. Une modification subtile issue de la loi HPST, visant à sortir l’institution d’un calendrier trop serré et d’un climat électoral permanent. Quelques jours après ce scrutin, le nouveau conseil national se réunira pour élire son président et le reste du nouveau bureau.
De nombreux sièges clés du CNOM sont à pourvoir : celui de l’actuel président, le Dr Michel Legmann, mais aussi des Drs Jacques Lucas et Jean Lebrat, vice-présidents, ou du Dr Jean-Marie Colson, trésorier. On y trouve aussi trois des quatre présidents de section : le Dr Piernick Cressard (éthique et déontologie), le Dr Patrick Romestaing (santé publique) et le Dr André Deseur (exercice professionnel).
Pour faire partie du prochain bureau, tous devront être réélus. Ce n’est pas acquis. En juin 2005, le président de l’Ordre en exercice, le Dr Michel Ducloux, avait été battu lors de sa réélection au poste de conseiller national, et n’avait donc pu se représenter à la tête de l’institution.
Succès et couacs.
Le danger est sans doute moindre pour l’actuel président Michel Legmann.
Président de l’Ordre national depuis 2007, il a su, malgré un exercice parfois autoritaire du pouvoir, marquer l’institution de son sceau. À l’actif de ce proche de Nicolas Sarkozy, la réforme des statuts ordinaux, la gestion de la crise de l’Ordre de Paris (concernant notamment les indemnités exorbitantes de certains conseillers) mais aussi ses interventions auprès des pouvoirs publics pour conserver les prérogatives de l’Ordre.
Son talon d’Achille ? D’abord cette initiative malheureuse au printemps 2012. Jetant un pavé dans la mare médicale, le Dr Legmann révélait au « Quotidien » que l’institution venait de rédiger une motion préconisant l’abandon de la liberté d’installation et un encadrement plus explicite du secteur II. Une initiative solitaire qui avait déclenché une levée de boucliers, en interne et à l’extérieur, notamment chez les jeunes médecins.
L’institution avait mangé son chapeau mais l’affaire a laissé des traces, révélant des fissures dans les murailles de l’édifice ordinal, ainsi que des tensions entre « pro » et « anti » Legmann. Certains conseils départementaux avaient demandé sans succès que le conseil national démissionne et remette tous ses mandats en jeu.
Autre ombre au tableau du président : sa querelle avec le directeur de la CNAM, Frédéric van Roekeghem, sur la question du contrôle et des sanctions des dépassements d’honoraires. Résultat des courses : l’avenant 8 a affaibli le rôle de l’Ordre, jugé trop passif dans la régulation des dépassements, en confiant le pouvoir aux caisses.
Enfin, on peut citer le rapport Legmann sur la rénovation de la médecine libérale (avril 2010) qui n’eut sans doute pas l’écho qu’aurait espéré son auteur, même si plusieurs propositions ont été reprises par la suite.
Michel Legmann saura-t-il convaincre qu’il reste l’homme de la situation pour incarner l’Ordre national ? C’est un des enjeux de ces élections du 13 juin. Pour le moment, l’actuel président, fin stratège, se garde bien de dire officiellement s’il sera candidat à sa succession.
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