« Dernière cabine avant le cercueil » : la téléconsultation testée par Foolz, dessinateur à « Charlie Hebdo »

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Publié le 27/05/2023

Crédit photo : Walter Foolz / Charlie Hebdo

« La téléconsultation, c’est simple et rapide ! », dit la publicité. Vraiment ? Pour le savoir, Walter Foolz a voulu tester par lui-même. Le dessinateur de « Charlie Hebdo » a sillonné Paris à la recherche de l’une de ces cabines miraculeuses, censées faire reculer les déserts médicaux.

Il raconte avec moult détails ses tribulations, en dessins, dans une planche parue dans « Charlie Hebdo », édition 1 602 du 5 avril (que « Le Quotidien » reproduit ci-dessous avec l’aimable autorisation du journal et du dessinateur). Loin de la caricature, son expérience est fort instructive.

« J’ai voulu me mettre dans la peau de quelqu’un qui avait un petit pépin, qui ressentait une oppression thoracique (*), et qui voulait consulter rapidement sans aller aux urgences, explique Foolz au « Quotidien ». Mais il a d’abord fallu que je trouve une télécabine qui ne soit pas en panne ! » Le dessinateur s’est cassé le nez à cinq reprises, dans un Monoprix puis dans diverses pharmacies, devant le regard assez indifférent des officinaux, avant d’en trouver une opérationnelle.

« On a l'impression qu'on va jouer au docteur »

La suite n’est pas très réjouissante. « Déjà vous passez 20 minutes à saisir tout un tas d’informations, poursuit Foolz. Ensuite, vous renseignez vos symptômes. C’est pas très simple de taper tout ça sur le clavier de l’écran… »

Après un petit quart d’heure d’attente, c’est la mise en relation avec un médecin… « Quand on est dans la boîte, c’est assez marrant. Il y a tout un tas d’instruments, pour prendre la tension, la température… on a l’impression qu’on va jouer au docteur », s’amuse le dessinateur. Sauf que la consultation est, là encore, décevante. « Je pensais que le médecin allait me demander de prendre ma tension, qu’il allait faire un mini-examen à distance. En fait non… Il m’a juste dit d’aller aux urgences ! »

Foolz décrit un médecin décontracté, « à la cool », qui donnait plutôt l’impression de vouloir se débarrasser de son patient. « Il était en train de manger et j’ai senti qu’il n’avait pas vraiment le temps ou pas envie d’aller plus loin dans l’examen, explique-t-il. Peut-être qu’il voulait juste se couvrir en me disant d’aller aux urgences. C’est l’impression que ça m’a donné. »

Expérience pas vraiment concluante, mais « ce n’est que mon témoignage, il ne faut sans doute pas généraliser », nuance Foolz. Reste que la réalité du terrain semble bien loin du discours des fabricants.

* Mise à jour.


Source : lequotidiendumedecin.fr