Depuis le mois d'avril, quatre patients du Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF) bénéficient de la dialyse péritonéale connectée, un équipement qui allie à l'appareil automatisé classique un système de surveillance à distance. Ce centre pilote est le premier établissement en France à proposer cette innovation aux patients.
Avec la dialyse péritonéale automatisée, la dialyse a lieu la nuit à l'aide d'un cycleur. Contrairement au système manuel, le patient n'a rien besoin de faire, si ce n'est brancher le cathéter implanté dans sa cavité péritonéale à la machine, dans le respect de règles d'hygiène strictes. « C'est devenu une formalité, en 10 à 15 minutes, c'est fait », témoigne Sébastien Gibralta, 37 ans, qui fait partie des patients équipés.
Adapter le traitement à distance
Pour ce patient, devenu insuffisant rénal à la suite d'une mauvaise gestion d'un diabète, la dialyse péritonéale automatisée est « une technique révolutionnaire pour toute personne qui souhaite rester indépendante. La journée, il n'y a aucun changement dans ma vie : je travaille, je sors… Je peux faire tout ce que je veux ! » Voyages compris, la société Baxter, qui a mis au point le système connecté, livrant ses appareils un peu partout dans le monde.
Les informations concernant les modalités du traitement sont programmées au sein d'une puce insérée dans le cycleur. « Jusqu'à présent, les données étaient analysées lors d'une consultation mensuelle avec le patient », raconte le Dr Valérie Caudwell, chef du service de médecine interne – néphrologie-dialyse au CHSF. Avec le système connecté, les données du cycleur sont centralisées sur une plateforme sécurisée (appelée Sharesource) à laquelle l'équipe médicale a accès à tout moment. « Nous pouvons ainsi vérifier que le patient s'est bien branché et que tout s'est bien passé, ce qui permet de rassurer le patient, mais également l'équipe médicale », indique le Dr Caudwell.
Mais l'innovation vient du fait que l'équipe médicale peut également agir à distance. « Nous pouvons réagir immédiatement en cas de problème en modifiant le programme à distance, que ce soit la durée du traitement, la quantité de liquide… Le suivi n'est plus passif », explique le Dr Caudwell. La consultation mensuelle reste toutefois essentielle selon elle : « La machine est un outil parfait pour l'aspect technique, mais rien ne remplace la consultation, qui permet d'écouter le patient sur son vécu à domicile notamment. »
D'autres patients vont bénéficier de ce système
Au CHSF, une vingtaine de patients au total devrait pouvoir disposer de ce dispositif d'ici à la fin de l'année. « D'autres centres en Île-de-France sont également intéressés », note le Dr Caudwell. Par ailleurs, « ce système est déployé depuis 2 ans dans plusieurs pays européens », précise Cédric Hervé, chef de projet Sharesource de Baxter.
En France, 80 000 personnes sont atteintes d'insuffisance rénale chronique à un stade terminal et ont besoin d'un traitement de suppléance pour assurer la fonction rénale : transplantation rénale, hémodialyse ou dialyse péritonéale. La dialyse péritonéale à domicile ne concerne que 6,3 % des patients. Pourtant, « quand une information pertinente est délivrée, la moitié des patients se tournent vers cette technique », souligne le Dr Caudwell. Elle ajoute : « En plus d'apporter confort et autonomie aux patients, la dialyse péritonéale à domicile représente un coût moindre pour le système de santé que l'hémodialyse. »
Sébastien Gibralta, comme des milliers d'autres patients, est sur liste d'attente pour une greffe de rein, qui reste le traitement de référence pour ces patients.
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