Mauvais dosage, mauvaise molécule, confusion de patients : environ 9 % d’erreurs sont constatées dans les unités hospitalières de préparation ou de reconstitutions des chimiothérapies, affirme Loïc Tamarelle, cofondateur d’Eurekam, solution de contrôle des préparations oncologiques. Des manipulations sous hotte, en milieu stérile, qui « malgré l’expertise des préparateurs, restent un travail artisanal, source d’erreurs parfois très graves », rappelle l’informaticien.
Pour sécuriser la préparation de chimiothérapies, Benoît Le Franc, alors chef du service de la pharmacie de l’hôpital de La Rochelle, a eu l’idée dès 2009 de faire appel à une caméra, couplée à des briques d’intelligence artificielle. « L’IA analyse les images de fabrication, en vérifiant si le préparateur utilise le bon produit à la bonne dose », détaille Loïc Tamarelle. Une fois la prescription envoyée par le médecin, la machine, baptisée Drugcam, déroule une recette de fabrication de chimiothérapie et demande au préparateur de lui présenter des étapes clés (seringue par exemple). « L’algorithme est capable de dire si c’est le bon volume qui a été prélevé », illustre le cofondateur d’Eurekam. Grâce à la reconnaissance d'images (et une base de référence), Drugcam peut discriminer une thérapie d’une autre « pour s’assurer que c’est le bon médicament qui sera délivré ».
À partir de 2012, l’équipe d’Eurekam fait appel à trois établissements « bêtatesteurs » : La Rochelle, Le Havre et l’institut Paoli-Calmettes à Marseille. Dix ans plus tard, près d’une centaine d’établissements sont équipés en Europe, dont 70 centres français. « Les retours de nos clients montrent que l’on évite en moyenne 90 erreurs par semaine », assure Loïc Tamarelle, qui vante « un gain de temps pour l’équipe hospitalière ». « C’est plus de sérénité et de traçabilité, le médecin est sûr que la production est d’équerre », avance-t-il.
Après l’oncologie, Drugcam entend s'ouvrir à d’autres spécialités dont les médicaments prescrits en néonatalogie, « très sensibles car les autorisations de mise sur le marché de ces médicaments sont faites sur les adultes et les préparations nécessitent donc des dilutions ».
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