Expérience geek. Depuis septembre, les médecins urgentistes, anesthésiste-réanimateurs et infirmiers de la région Bourgogne se voient proposer des formations d'équipe d'un tout nouveau genre basées sur la simulation en réalité virtuelle.
Baptisé HemoSims Trauma, ce « serious game » prépare les professionnels de santé concernés à améliorer la prise en charge pré et intra-hospitalière d'un patient accidenté. « Un travail d'équipe » visant à « développer la communication et le leadership », résume le Dr Mirek.
Formation professionnalisante
Pendant deux heures, l'équipe pluridisciplinaire planche sur la situation d'un patient victime d'un accident de la route, sur la base d'un cas clinique défini par un comité scientifique. Il n'y a pas de distorsion de la durée dans le jeu, les professionnels de santé se coordonnent et agissent en temps réel comme sur le terrain. « Ils annoncent les actes qu'ils souhaitent faire et ils sont réalisés directement dans le jeu », explique le Dr Mirek.
Les professionnels ont 30 minutes pour acheminer le patient accidenté jusqu'à l'hôpital, délai imparti. « Il y a une petite atmosphère stressante car on voit le pouls, la tension etc. Quand certaines constantes se dégradent, il faut réagir, tout le monde rentre dans le jeu », témoigne-t-il.
Un bilan d'étape est réalisé à l'issue de cette première séquence, puis l'équipe entame la suite de l'exercice, la prise en charge du patient jusqu'à son entrée au bloc opératoire. « Tous les gestes d'anesthésie-réanimation sont réalisables dans le jeu même les gestes faux », le Dr Mirek.
La formation s'achève par un débriefing et une évaluation collective, l'occasion de discuter des erreurs éventuelles, des points d'amélioration et des gestes parfaitement réalisés. « C'est une formation très professionnalisante car elle rend compte de la réalité du terrain et se révèle complémentaire des formations sur les mannequins haute-fidélité », assure l'anesthésiste.
Premier retour d'expérience positif
Une soixantaine de médecins et infirmiers ont déjà été formés depuis septembre. Les sessions se déroulent par petits groupes de dix afin d'optimiser « les échanges ». « À chaud, les retours sont très positifs, mais à froid, il faudra une nouvelle évaluation individuelle trois à quatre mois après la première session pour déterminer la réelle efficience », précise-t-il.
Seul bémol, il n'existe à ce stade qu'un seul scénario, qui a nécessité un an de travail. Les médecins rencontrés par le Dr Mirek souhaitent s'exercer sur d'autres cas de figure. « Travailler sur des scénarios impliquant des afflux massifs de patients (plan blanc, etc.) serait aussi intéressant », ajoute l'anesthésiste-réanimateur.
À terme, le médecin n'exclut pas un partenariat avec l'association bourguignonne des acteurs de la simulation en santé (ABASS) afin de conjuguer en une journée une formation sur mannequin et sur le « serious game ».
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