DE NOTRE CORRESPONDANTE
TANDIS QUE LE débat fait rage dans plusieurs pays européens, à commencer par la France et l’Italie, une société tessinoise se félicite aujourd’hui d’avoir été prévoyante en inaugurant en 2005, la première banque de sang de cordon suisse. Le centre de stockage, rebaptisé Swiss Stem Cells Bank, se trouve dans les locaux de la clinique privée Cardiocentro, spécialisée dans la cardiologie.
Pour contrer la concurrence aguerrie de ses très nombreux adversaires, la SSCB s’est offert une campagne publicitaire coup-de-poing en Italie. Au moment de leur inscription au SSCB, les parents reçoivent un kit de recueil du sang. Lors de l’accouchement, la sage-femme ou le médecin n’ont plus qu’à prélever le précieux liquide au moyen d’une seringue et à le placer dans un emballage de glace livré dans le kit. Il est ensuite envoyé par courrier à Lugano et la SSCB se charge des analyses, de la congélation et de la conservation sur vingt ans de l’échantillon.
75 % des clients.
Visiblement, la formule plaît. D’abord aux VIP toutes nationalités confondues, comme les héritiers Fiat, les couples Vincent Cassel et Monica Bellucci, Brad Pitt et Angelina Jolie. Et aussi, aux « gens normaux » en provenance notamment de l’Italie. Le fait est que, de l’autre côté des Alpes, l’adoption en 2009 d’un décret gouvernemental interdit l’ouverture de banques de sang de cordon privées. Les Italiens peuvent, en revanche, faire don du cordon pour le bien de tous. Aujourd’hui, quelque 24 000 cordons sont entreposés dans 18 structures publiques placées sous la surveillance du Centre national du sang.
Selon le décret, les Italiens ne peuvent pas profiter de ce qui était qualifié auparavant de « déchet biomédical ». En d’autres termes, un Italien ne peut pas déposer de sang de cordon pour son usage personnel ou celui de sa famille. Quelques dérogations ont été toutefois introduites pour un usage autologue lorsque « les nouveau-nés sont frappés de pathologie métabolique, génétique ou encore hématologique ». Dans ce cas précis, les parents peuvent faire une donation à titre nominatif.
En revanche, la loi italienne n’interdit pas l’exportation de cordon ombilical. Ce qui veut dire que les Italiens peuvent se tourner vers une banque privée située à l’étranger. Du coup, quelque 12 000 Transalpins, soit 75 % des clients de la SSCB, expédient chaque année leur petit cordon en Suisse. Une aubaine pour la SSCB, qui veut toutefois étendre sa griffe sur d’autres pays européens, par exemple la France, voire l’Italie. Mais la chose est peu probable, les Italiens n’ayant pas l’intention, du moins dans l’immédiat, de légiférer sur la question des banques privées.
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