Le salut économique de la France passera-t-il par la santé ? Est-ce un secteur de surendettement ou de croissance ? Telles sont les questions que l’économiste Claude Le Pen (Paris Dauphine) a posées mercredi à Gilles Rabin, conseiller auprès du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, lors d’un colloque santé organisé à Paris par l’association Dessein.
Gilles Rabin a tout d’abord rappelé que la santé est l’une des « filières industrielles d’avenir » à laquelle François Hollande a explicitement fait référence pendant la campagne présidentielle. « Nous croyons à la santé comme facteur de croissance économique », a-t-il expliqué.
Comment ? En misant sur l’industrie pharmaceutique.
Pour l’économiste, deux chemins sont possibles : « laisser des entreprises qui fonctionnent bien délocaliser leur pôle recherche pour des raisons stratégiques et produire leurs molécules à l’extérieur de l’Europe » ou « travailler avec l’industrie pharmaceutique au développement de la recherche et au maintien de la production en France ». Clairement, le cabinet d’Arnaud Montebourg penche pour la seconde option. « On a autant de biotechs en France et en Allemagne réunies qu’à Boston », peste Gilles Rabin.
Donner de la lisibilité au médicament
Par quels moyens éviter la sous-traitance dans la production, la fuite des chercheurs à l’étranger et la perte « d’entreprises pharmaceutiques de dimension mondiale du territoire national » ? Gilles Rabin cite deux outils pour « relancer la compétitivité » et « donner de la lisibilité au médicament » : Oséo, entreprise publique à fonctionnement privé qui finance l’innovation et la croissance des petites et moyennes entreprises (PME) et la banque publique d’investissement (BPI), organisme public chargé de garantir leur financement.
Selon les chiffres du LEEM (les entreprises du médicament), 40 000 personnes travaillent en France sur 224 sites de production pharmaceutique. Pourtant, en 2011, aucun des 47 médicaments enregistrés par l’Agence européenne du médicament n’a été fabriqué sur le territoire. La pharmacie est l’un des rares secteurs industriels dont la balance commerciale est excédentaire, de 5,4 milliards d’euros l’an dernier.
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