Plus de cinq mois après le retour des tests rapides d’orientation diagnostic (Trod) angine en officine – suspendus au début de la pandémie – un décret et un arrêté publiés ce 14 décembre fixent les mentions à apposer sur l’ordonnance de dispensation conditionnelle, rédigée par le prescripteur, et la liste des médicaments concernés.
En cas de suspicion d’angine bactérienne à streptocoque du groupe A, le médecin peut prescrire une antibiothérapie, sous condition. L'ordonnance ne sera délivrée au patient que si le Trod réalisé en officine se révèle positif aux streptocoques. Le décret encadre ainsi la notion de « dispensation conditionnelle », votée il y a deux ans dans le cadre du budget de la Sécurité sociale pour 2020. « Cette ordonnance devient caduque dans un délai maximum de sept jours, dont le premier jour correspond à la date de l’ordonnance », précise l'arrêté. En pratique, le médecin devra faire figurer sur l’ordonnance la mention : « si Trod angine positif, sous 7 jours calendaires ».
L'arrêté publié détaille la liste des antibiotiques qui peuvent être prescrits dans ce cadre : amoxicilline, céfuroxime (sous forme de céfuroxime axétil), cefpodoxime, azithromycine, clarithromycine et josamycine.
Rationaliser la prescription d'antibiotiques
En novembre 2019, lors d’une séance au Sénat sur le budget de la Sécu, le rapporteur général de la commission des affaires sociales, Jean-Marie Vanlerenberghe, avait souligné le risque de « report de responsabilité sur le pharmacien ». « Il est en effet curieux que le prescripteur, qui dispose déjà de la possibilité de soumettre le patient à un test de diagnostic rapide en cabinet pour déterminer la nature virale ou bactérienne d’une angine, se trouve implicitement déchargé de cette faculté au profit d’une ordonnance de dispensation conditionnelle qui transfère l’acte au pharmacien », avait lancé le sénateur centriste.
Le mois dernier, la revue Prescrire a salué une mesure « bienvenue », « visant à favoriser une prescription rationnelle des antibiotiques ». La revue mensuelle rappelle toutefois que « l'efficacité de cette mesure dépendra de la volonté des pharmaciens d'officine à s'investir dans cette nouvelle mission, et de celle des médecins généralistes à mettre en application la prescription à dispensation conditionnelle ».
Une fois le patient adressé vers l’officine, le pharmacien est rémunéré six euros (hors taxes) pour la réalisation du Trod et la délivrance d'antibiotiques, en cas de résultat positif. Si le test est négatif, la rémunération officinale s'élève à sept euros (HT). Cet euro supplémentaire de pédagogie est justifié par la Cnam pour rémunérer l’explication du pharmacien au patient qui, disposant pourtant d’une ordonnance, ne se vera pas délivrer d’antibiotique. La réalisation du Trod est prise en charge à 70 % par l’Assurance-maladie.
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