« C’est le premier virus grippal d’origine porcine de transmission interhumaine. Il existait des cas isolés de transmission de virus H1N1 de l’animal à l’homme en Amérique du Nord, mais pas d’homme à homme. C’est la propriété inédite de ce variant viral, explique le Dr Vincent Enouf, directeur adjoint du centre national de référence de la grippe France Nord à l’Institut Pasteur. Maintenant que le génome du virus vient d’être séquencé par les laboratoires américains, qui y ont travaillé d’arrache-pied, nous nous attelons ici, à l’Institut Pasteur, à mettre au point des systèmes de détection spécifique pour le diagnostic. »
Du genre influenza A, ce virus grippal d’origine porcine est dit de sous-type H1N1 en raison des antigènes de type hémagglutinine 1 et neuraminidase 1 à sa surface. De nombreux variants existent selon la présence d’autres antigènes. « Comme le porc est un organisme capable d’héberger des virus de diverses origines, aviaire, porcine et humaine, des recombinaisons génétiques ont lieu entre les agents infectieux mis en contact. Même s’ils ne sont pas décrits en détail pour encore, on sait que ce sont ces remaniements génétiques qui sont responsables de la transmission interhumaine. »
Il existe un vaccin chez le porc mais pas encore chez l’homme. À noter à ce titre que la vaccination d’un élevage malade n’est pas obligatoire, contrairement à ce qui est exigé pour les volailles infectées par la grippe aviaire. « In vitro , ce variant viral est sensible aux inhibiteurs de la neuraminidase, l’olsetamivir (Tamiflu) et le zanamivir (Relenza). Les sujets infectés ont d’ailleurs été traités. Il faut rappeler qu’il n’existe aucun risque de transmission par la viande de porc. La transmission est aéroportée via des gouttelettes, ce qui explique la contamination par les éternuements. On ne répétera jamais assez que le port du masque et le lavage des mains protègent efficacement de l’infection », insiste le virologue.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce